Dossier. Compétences de base et lutte contre l’illettrisme
Les compétences de base constituent un enjeu majeur pour notre société. Essentielles à la vie personnelle et professionnelle, elles sont le point de départ pour l’acquisition d’autres compétences, le maintien dans l’emploi et l’évolution professionnelle. Dans ce dossier, vous trouverez des définitions et des éléments pour faire le point sur le sujet, quelques chiffres, des ressources et de nombreux liens pour approfondir votre connaissance de la thématique.
Illettrisme, compétences de base : de quoi parle-t-on ?
Illettrisme, analphabétisme, français langue étrangère
La prise en compte de la problématique de l’illettrisme a été initiée dans les années 80 quand le monde associatif s’empare de la question. En 1978, l’association ATD Quart Monde emploie pour la première fois ce terme « illettrisme » afin de distinguer la situation des personnes, scolarisées en France et éprouvant des difficultés de lecture et d’écriture. En 2003, l’Agence nationale de lutte contre l’illettrisme (ANLCI) propose une définition de l’illettrisme, largement partagée :
« L’illettrisme qualifie la situation de personnes de plus de 16 ans qui, bien qu’ayant été scolarisées, ne parviennent pas à lire et comprendre un texte portant sur des situations de leur vie quotidienne, et/ou ne parviennent pas à écrire pour transmettre des informations simples.
Pour certaines personnes, ces difficultés en lecture et écriture peuvent se combiner, à des degrés divers avec une maîtrise insuffisante de compétences de base, comme la communication orale, le raisonnement logique, la compréhension et l’utilisation des nombres et des opérations, la prise de repères dans l’espace et dans le temps, etc.
Malgré ces déficits, les personnes en situation d’illettrisme ont acquis de l’expérience, une culture et un capital de compétences en ne s’appuyant pas ou peu sur la capacité à lire et à écrire. Certaines ont pu ainsi s’intégrer à la vie sociale et professionnelle, mais l’équilibre est fragile, et le risque de marginalisation permanent. D’autres se trouvent dans des situations d’exclusion où l’illettrisme se conjugue avec d’autres facteurs. »
Source : Cadre national de référence, ANLCI, 2003.
Cette situation d’illettrisme ne doit pas être confondue avec l’analphabétisme ou le français langue étrangère.
L’analphabétisme concerne la situation de personnes qui n’ont été que très peu ou jamais scolarisées. Il s’agit pour elles d’entrer dans un premier cycle d’apprentissage.
L’apprentissage du Français langue étrangère (FLE) concerne les personnes scolarisées dans leur langue maternelle et qui ont besoin d’apprendre le français comme une nouvelle langue.
Illettrisme, compétences de base, compétences clés
Aujourd’hui, l’Europe, et la plupart des pays, ont défini un socle de compétences nécessaires pour chaque individu pour s’épanouir et être à l’aise dans la société. On appelle communément ces compétences « compétences de base ou compétences fondamentales ou compétences clés ».
Illettrisme et compétences de base
L’Agence nationale de lutte contre l’illettrisme (ANLCI) définit quatre paliers vers l’acquisition des compétences de base. La non maitrise des degrés 1 et 2 renvoient à des situations d’illettrisme.
- degré 1 : Repères structurants
Compétences permettant, de se repérer dans l’univers de l’écrit (identification des signes et des mots), dans l’univers des nombres (base de la numération), dans l’espace et dans le temps, de participer à des échanges oraux avec des questions-réponses simples, etc. - degré 2 : Compétences fonctionnelles pour la vie courante
Compétences permettant, dans un environnement familier, de lire et d’écrire des phrases simples, de trouver des informations dans des documents courants, de donner et de prendre des informations orales lors d’un entretien, de résoudre des problèmes de la vie quotidienne nécessitant des calculs simples, etc. Les personnes concernées s’acheminent vers la mise en place de savoir-faire d’ordre linguistique, cognitif, mathématique, mais ceux-ci ont encore pour finalité étroite les situations pratiques de leur vie quotidienne. - degré 3 : Compétences facilitant l’action dans des situations variées
Ces compétences permettent de lire et d’écrire des textes courts, d’argumenter, de résoudre des problèmes plus complexes, d’utiliser plus largement des supports numériques, etc.
Il s’agit d’aller au-delà du pragmatisme quotidien et de se diriger vers plus de distanciation, de transversalité, d’automatisation, vers une appropriation croissante des codes (règles orthographiques, registres de langue), vers un usage plus systématique d’outils d’appréhension du réel (tableaux, graphiques, schémas). Le degré 3 est proche du niveau du certificat de formation générale. - degré 4 : Compétences renforçant l’autonomie pour agir dans la société de la connaissance
Ce degré regroupe l’ensemble des compétences nécessaires pour être à l’aise dans la société, s’adapter aux évolutions et continuer à se former. Il correspond au bagage de fin de scolarité obligatoire. Le degré 4 est proche des exigences de formation générale des qualifications de niveau V (CAP, BEP, Brevet des collèges, etc.).
Source : Cadre national de référence, Agence nationale de lutte contre l’illettrisme, 2003.
Les compétences de base
Une compétence de base doit permettre à un individu d’être autonome dans les situations simples de la vie quotidienne.
Les compétences de base représentent le « noyau dur » des compétences clés. Elles regroupent :
- des compétences langagières (utilisation de la langue pour accomplir des tâches déterminées : communication orale et écrite, traitement de l’information, etc.) ;
- des compétences mathématiques (calcul des quantités et des grandeurs et résolution de problèmes sur ces notions) ;
- des compétences cognitives (maîtrise de l’espace et du temps, raisonnement et capacités d’organisation des connaissances et de mémorisation).
Source : Référentiels et outils d’évaluation des compétences de base – Anne Vicher, ANLCI, février 2005
Les compétences clés
« Les compétences clés pour l’éducation et formation tout au long de la vie constituent un ensemble de connaissances, d’aptitudes et d’attitudes appropriées au contexte. Elles sont particulièrement nécessaires à l’épanouissement et au développement personnel des individus, à leur inclusion sociale, à la citoyenneté active et à l’emploi. (…)
Les compétences clés devraient être acquises par :
- les jeunes au terme de la période obligatoire d’enseignement et de formation les préparant à la vie d’adulte, notamment à la vie professionnelle, tout en constituant une base pour des apprentissages ultérieurs ;
- les adultes au cours de leur vie dans le contexte d’un processus de développement et d’actualisation. »
Source : Synthèse de la recommandation 2006/962/CE du Parlement européen et du Conseil, du 18 décembre 2006, sur les compétences clés pour l’éducation et la formation tout au long de la vie [Journal officiel L 394 du 30.12.2006].
Illettrisme, Illectronisme
L’illectronisme ou illettrisme numérique est la non maitrise des technologies de l’information et de la communication, par peur ou appréhension de ces technologies ou par la non maitrise des compétences de base.
- L’illectronisme concernerait 15 % de la population. Il découle souvent de l’illettrisme, mais des personnes sachant lire et écrire peuvent être en difficulté face aux outils numériques, et notamment les personnes âgées.
- 40 % des français sont inquiets à l’idée de réaliser des démarches administratives en ligne.
- 90 % des contenus du web sont textuels.
Compétences de base : termes et définitions
Ce tableau propose une lecture synoptique des termes les plus souvent utilisés avec des éléments de définition et leurs sources.
Quels référentiels pour mesurer les compétences ?
Le cadre européen des compétences clés
Le nouveau cadre européen des compétences clés pour l’éducation et la formation tout au long de la vie a été adopté le 22 mai 2018. Il remplace celui de la recommandation du Parlement européen et du Conseil du 18 décembre 2006.
La recommandation de 2006 préconisait que les États membres «intègrent les compétences clés pour tous dans leurs stratégies d’éducation et de formation tout au long de la vie ». Constatant que les compétences recherchées évoluent avec l’émergence d’emplois plus automatisés, où les technologies jouent un rôle plus important, la recommandation de 2018 incite les Etats à investir dans les compétences de base (lecture, écriture) afin de relever le niveau d’acquisition de ces compétences socles. Elle met également l’accent sur les compétences numériques, l’esprit d’entreprise ainsi que les compétences linguistiques, afin de permettre à chacun de participer activement à la société et à l’économie.
Le cadre de référence définit huit compétences clés :
- les compétences en lecture et en écriture,
- les compétences multilingues,
- la compétence mathématique et les compétences en sciences, en technologies et en ingénierie,
- la compétence numérique,
- les compétences personnelles et sociales et la capacité d’apprendre à apprendre,
- les compétences citoyennes,
- les compétences entrepreneuriales,
- les compétences relatives à la sensibilité et à l’expression culturelle.
Source : Recommandation du conseil et du parlement européen du 22 mai 2018
Le socle commun de connaissances, de compétences et de culture dans la formation initiale
Le « socle commun de connaissances, de compétences et de culture » présente ce que tout élève doit savoir et maîtriser à la fin de la scolarité obligatoire. Introduit dans la loi en 2005, il rassemble l’ensemble des connaissances, compétences, valeurs et attitudes nécessaires pour réussir sa scolarité, sa vie d’individu et de futur citoyen.
Il s’articule autour de cinq domaines donnant une vision d’ensemble des objectifs des programmes de l’école élémentaire et du collège qui déclinent et précisent ce nouveau socle.
Il est composé de cinq grands domaines :
- les langages pour penser et communiquer ;
- les méthodes et outils pour apprendre ;
- la formation de la personne et du citoyen ;
- les systèmes naturels et les systèmes techniques ;
- les représentations du monde et l’activité humaine.
La maîtrise de ce socle s’acquiert progressivement pendant les trois cycles de l’école élémentaire et du collège (de 6 à 16 ans).
Source : Le socle commun de connaissances et de compétences, ministère de l’Éducation nationale
La certification CléA
La certification CléA permet de faire reconnaître la maîtrise des compétences fondamentales de la vie professionnelle.
Elle est l’expression concrète et opérationnelle du « Socle de connaissances et de compétences professionnelles » tel que défini par le décret n° 2015-172 du 13 février 2015.
Elle est ouverte à toutes les personnes salariées ou demandeuses d’emploi ayant besoin de sécuriser leur parcours professionnel ou de développer leur employabilité.
CléA comporte sept domaines de compétences :
- communiquer en français
- utiliser les règles de base de calcul et du raisonnement mathématique
- utiliser les techniques usuelles de l’information et de la communication numérique
- travailler dans le cadre de règles définies d’un travail en équipe
- travailler en autonomie et réaliser un objectif individuel
- apprendre à apprendre tout au long de la vie
- maîtriser les gestes et postures, et respecter des règles d’hygiène, de sécurité et environnementales élémentaires
À Consulter : Le site du certificat CléA
Le Référentiel Compétences Clés en Situation Professionnelle (CCSP)
« Proposé par l’Agence nationale de lutte contre l’illettrisme (ANLCI), le référentiel CCSP adopte une visée résolument professionnelle : il a été bâti en prenant appui sur l’observation des situations de travail et non sur une définition, à priori, des connaissances académiques qui faciliteraient l’exercice d’une activité.
Il identifie les compétences clés en situation professionnelle, c’est-à-dire qu’il s’efforce de faire le lien entre des capacités de base d’une personne et leur mise en œuvre dans le contexte du travail.
Cet outil est utilisé par plusieurs plates-formes de positionnement des personnes en situation d’illettrisme. Il est aussi utilisé par les branches professionnelles qui adaptent le référentiel au contexte professionnel propre à leur secteur d’activité.
Ce référentiel vise à croiser les outils d’analyse du travail en termes de compétences avec les outils de l’analyse de la formation aux savoirs de base (parfois appelés savoirs fondamentaux). Les compétences liées à un emploi y sont donc décrites comme la réalisation d’activités qui répondent à des critères précis et qui mobilisent des capacités professionnelles, des savoirs généraux et des savoirs appliqués. »
Qui est concerné ?
En 2022, 4,0 millions de personnes, soit une personne âgée de 18 à 64 ans sur dix, éprouvent des difficultés face à l’écrit.
L’Insee a publié une enquête nationale qui permet à la fois de mesurer les situations d’illettrisme, de connaître le profil des personnes en difficulté, d’étudier les déterminants des compétences et l’influence de ces dernières sur la vie personnelle et professionnelle. Les deux précédentes enquêtes datent de 2004 et 2011.
En France, en 2022, 4,0 millions de personnes, soit une personne âgée de 18 à 64 ans sur dix, éprouvent des difficultés face à l’écrit. Ces personnes rencontrent des difficultés dans l’une des trois compétences que sont :
- déchiffrer, via la lecture de mots (5 % des personnes éprouvent des difficultés),
- écrire des mots (9 %),
- comprendre un texte simple (10 %).
Et parmi les 18-64 ans, 1, 4 millions de personnes, soit 4%, sont en situation d’illettrisme.
Les chiffres clés : qui sont les personnes en difficulté avec l'écrit ?
10 %
des 18-64 ans
14 %
des 55-64 ans
35 %
des peu ou pas diplômés
30%
des résidents des quartiers prioritaires de la ville
25%
des habitants des DOM
Source : En 2022, un adulte sur dix rencontre des difficultés à l’écrit, INSEE.
En savoir plus : L’Observatoire national de l’illettrisme et de l’illectronisme, ANLCI.
La journée défense et citoyenneté
En 2022, plus de 750 000 jeunes Français et Françaises âgés de 16 à 25 ans ont participé à la Journée défense et citoyenneté. Les tests portent sur la lecture et permettent d’évaluer l’automaticité de lecture, la connaissance lexicale et la compréhension. La participation aux éditions 2020 et 2021 ayant été fortement impactée par la crise sanitaire, les résultats de ces deux années ne sont pas comparables avec ceux de 2022. On retrouve en 2022 des effectifs qui correspondent à l’ensemble de la population attendue.
11,2% des jeunes évalués sont en difficulté de lecture. 4,9% peut être considérée en situation d’illettrisme selon les critères de l’Agence nationale de lutte contre l’illettrisme (ANLCI), car outre un déficit important de vocabulaire, ils n’ont pu installer les mécanismes de base de la lecture et consacrent leur attention à la reconnaissance des mots plutôt qu’à leur sens.
En Bretagne, la proportion de jeunes en difficulté de lecture se répartit de la façon suivante entre les quatre départements bretons :
- Côtes-d’Armor : 9,3 %.
- Finistère : 8,7 %.
- Ille-et-Vilaine : 7,6 %.
- Morbihan : 8,34 %.
Source : Fernandez A., Giraudeau-Barthet H., 2023, « Journée défense et citoyenneté 2022 : plus d’un jeune Français sur dix en difficulté de lecture », Note d’Information, n° 23.22, DEPP.
L’enquête internationale PISA
En 2018, la majeure de l’enquête portait sur la compréhension de l’écrit, le score moyen de la France se situait au-dessus de la moyenne des pays de l’OCDE. Ce score est stable depuis 2009. Les élèves français de 15 ans scolarisés en lycée général et technologique obtenaient des résultats très supérieurs à la moyenne de l’OCDE. En revanche, les élèves scolarisés en lycée professionnel ou encore au collège avaient un score très inférieur à cette moyenne. »
Source : https://www.education.gouv.fr/pisa-2018-stabilite-des-resultats-en-comprehension-de-l-ecrit-10976
En mai 2022, environ 8000 élèves de 15 ans scolarisés à la fois dans des collèges et lycées français ont participé à l’enquête internationale PISA ainsi que leurs homologues de 85 autres pays. Les résultats de cette enquête seront disponibles en décembre 2023.
Source : https://www.education.gouv.fr/pisa-programme-international-pour-le-suivi-des-acquis-des-eleves-41558
L’organisation de la lutte contre l’illettrisme
Le plan régional de lutte contre l’illettrisme en Bretagne
En Bretagne, un premier plan régional de prévention et de lutte contre l’illettrisme a été signé en séance plénière du CREFOP en 2015, par le Préfet de Région, le Président du Conseil régional, le Recteur d’Académie, la Présidente de l’ANLCI ainsi que par tous les partenaires sociaux. Ce plan se veut pragmatique. Il définit 5 axes stratégiques qui se déclinent sous forme d’actions opérationnelles :
- axe 1 : Prévenir l’illettrisme du plus jeune âge à la fin de la formation initiale ;
- axe 2 : Repérer pour accompagner les publics en situation d’illettrisme ;
- axe 3 : Développer les pratiques culturelles, sociales et de loisirs pour rompre l’isolement ;
- axe 4 : Développer l’accès aux savoirs de base pour les adultes ;
- axe 5 : Outiller et accompagner les acteurs de la LCI.
À consulter : Le plan de lutte contre l’illettrisme breton
La stratégie régionale de la formation et de l’orientation professionnelles
La stratégie régionale de la formation et de l’orientation professionnelles est déclinée dans un document stratégique le Contrat de Plan Régional de Développement des Formations et de l’Orientation Professionnelles (CPRDFOP) dans lequel la Région, l’Etat et les partenaires sociaux partagent une vision et des objectifs commun.
Cette stratégie régionale comporte 10 chantiers dont l’un est consacré aux savoirs de base : Chantier n°5 : garantir l’accès et le maintien des savoirs de base et agir contre le risque de fracture numérique.
Parmi les défis à relever, les signataires soulignent l’importance de repérer les personnes en difficulté avec les savoirs de base et de veiller à renforcer la maitrise des compétences clés pour tous les publics quelle que soit leur situation y compris les publics en difficulté avec la fracture numérique.
À consulter : Le contrat de plan régional de développement des formations et d’orientation professionnelles (CPRDFOP)
L’Agence nationale de lutte contre l’illettrisme (ANLCI)
L’ANLCI a été créée en 2000. Elle est issue de la loi d’orientation du 29 juillet 1998 relative à la lutte contre les exclusions et vise à fédérer et optimiser les moyens affectés par l’Etat, les collectivités territoriales et les entreprises à la lutte contre l’illettrisme.
En 2003, un cadre national de référence pour « lutter ensemble contre l’illettrisme » organise une politique plus cohérente pour tout le territoire avec la mise en place des plans régionaux de lutte contre l’illettrisme.
À consulter : Le site de l’ANLCI
Le Forum Permanent des Pratiques de l’ANLCI
Depuis 2004, l’ANLCI a initié un travail d’analyse et de formalisation des pratiques des intervenants de la lutte contre l’illettrisme dans la perspective de mutualiser les expériences et d’impulser un processus de professionnalisation des acteurs.
À consulter : Le Forum Permanent des Pratiques
Illettrisme, tous concernés
Lancé en décembre 2020, le site « Illettrisme tous concernés ! » doit permettre à tous de mieux comprendre les difficultés rencontrées par les personnes en situation d’illettrisme et les moyens pour les aider.
Il propose des séquences de sensibilisation sous forme vidéo.
À consulter : illettrisme-tous-concernes.fr
Les journées nationales d’action contre l’illettrisme
Chaque année, autour du 8 septembre (journée internationale de l’alphabétisation de l’UNESCO), les journées nationales rassemblent pendant une semaine, sous une bannière commune et sous l’impulsion de l’ANLCI, des manifestations qui donnent à voir l’action conduite pour prévenir et lutter contre l’illettrisme.
Un coup de projecteur annuel pour changer de regard sur l’illettrisme, montrer ce qui marche, mobiliser sur tous les territoires ceux qui agissent aux côtés des personnes en difficulté avec la lecture, l’écriture, le calcul.
À consulter : Le site des journées nationales
L’offre de formation
CléA, socle de compétences et de connaissances professionnelles
La certification CléA s’adresse aux personnes les plus fragilisées, peu qualifiées qui ont besoin de sécuriser leurs parcours professionnels ou de développer leur employabilité.
Il est accessible à toute personne par différents dispositifs de formation professionnelle (notamment le CPF et les dispositifs de droits commun).
CléA est une certification interprofessionnelle, basée sur un référentiel qui comporte 7 domaines (consulter la rubrique référentiel de notre dossier). Elle est recensée au répertoire spécifique de France compétences.
CléA numérique
Parmi les 7 domaines du certificat CléA, le domaine du numérique est complété par un module spécifique comportant quatre compétences clés. Il fait l’objet d’une certification spécifique également inscrite au répertoire spécifique de France compétences.
- Identifier son environnement et utiliser les outils associés;
- Acquérir et exploiter de l’information dans un environnement professionnel numérisé;
- Interagir en mode collaboratif;
- Appliquer les règles et bonnes pratiques de la sécurité numérique.
Le processus de certification se déroule en plusieurs étapes :
- Etape 1 : L’évaluation préalable des connaissances et compétences dans les sept domaines du certificat.
L’objectif de cette évaluation est d’identifier les acquis du candidat et les points à renforcer.
Si les connaissances et compétences requises sont maitrisées, le dossier est présenté au jury en vue de la délivrance du Certificat cléA.
- Etape 2 (si nécessaire) : La réalisation du parcours de formation.
Cette étape est mise en œuvre si l’évaluation préalable des connaissances et compétences révèle que l’un ou plusieurs des sept domaines du certificat reste à acquérir. Un parcours sur mesure est alors proposé à la personne, qui peut s’adresser à l’organisme de formation de son choix pour la mise en œuvre de la formation (A partir du 1er juillet 2019, les organismes de formation satisfaisant aux obligations du décret qualité pourront former à CléA).
- Etape 3 (si nécessaire) : L’évaluation finale.
A l’issue du parcours de formation, l’organisme « évaluateur » réalise une évaluation finale pour confirmer la maîtrise des domaines étudiés. Le dossier peut ensuite être présenté au Jury.
Rôle de certif’Pro et de Transitions Pro Bretagne
- Certif’ Pro est l’Association nationale pour la certification paritaire interprofessionnelle et l’évolution professionnelle. Elle s’appuie sur des organismes délégataires, chargés du déploiement de la certification.
- En Bretagne, l’organisme délégataire est Transitions pro Bretagne. Il habilite les organismes pour la partie opérationnelle et met en place un jury paritaire.
- Le jury paritaire examine les dossiers et délivre le certificat au candidat.
À consulter :
Le site du certificat CléA
Consulter les formations sur le site du GREF Bretagne
PREPA Clés
La formation PRÉPA Clés, financée par la Région Bretagne, a pour objectif de permettre aux bénéficiaires de développer leurs compétences clés pour favoriser leur insertion professionnelle, économique mais aussi citoyenne et sociale.
Ce dispositif doit permettre à chaque stagiaire en fonction de son projet, soit :
- d’accéder à un emploi, notamment dans le cadre d’un contrat en alternance
- de préparer ou d’accompagner une entrée en formation pré-qualifiante ou qualifiante
- de réussir un concours (de catégorie C ou B), de la fonction publique d’État, territoriale ou hospitalière, notamment dans le secteur médical et sanitaire et social
- de conforter ses compétences au cours d’un contrat aidé, notamment en structure d’insertion par l’activité économique.
Il est mis en œuvre à travers cinq parcours individualisés. Le parcours 1 vise les publics en situation d’illettrisme.
Un diagnostic est également proposé. Il permet d’évaluer ses compétences lors d’un rendez-vous individuel, sans engagement à intégrer ensuite un parcours PRÉPA Clés.
PARCOURS 1 POUR L’INSERTION SOCIO-PROFESSIONNELLE
- Il s’adresse à des personnes jeunes et adultes sans qualification ou relevant des premiers niveaux de qualification, peu autonomes, en difficulté d’insertion sociale et professionnelle ou en risque de l’être. En complément du parcours de formation, un accompagnement socio-professionnel renforcé est possible.
PARCOURS 2 POUR LA MAÎTRISE DU SOCLE DE CONNAISSANCES ET DE COMPÉTENCES CLEA
- Il s’adresse à des personnes disposant d’une expérience professionnelle significative mais étant généralement peu qualifiées.
PARCOURS 3 POUR L’ACCÈS A LA FORMATION ET A LA CERTIFICATION ET PRÉPARATION DE CONCOURS
- Il s’adresse à des personnes avec ou sans expérience professionnelle et concerne en priorité les publics de tous niveaux de qualification jusqu’au bac ou équivalent.
PARCOURS 4 POUR LE FRANÇAIS LANGUE ÉTRANGÈRE
- Il s’adresse à des personnes avec ou sans expérience professionnelle dont le besoin relève spécifiquement du développement de l’apprentissage du Français Langue Étrangère.
PARCOURS 5 POUR LA MAÎTRISE DU NUMÉRIQUE
- Il s’adresse à des personnes avec ou sans expérience professionnelle et concerne en priorité les publics de tous niveaux de qualification jusqu’au bac ou équivalent.
À consulter : Les formations PREPA Clés sur le site du GREF bretagne
Prépa avenir : une formation visant à favoriser l’insertion socio-professionnelle
Les formations prépa avenir, financées par la Région Bretagne, permettent aux publics de se préparer avant d’intégrer une formation qualifiante ou d’accéder directement à un emploi.
Elle répondent aux objectifs suivants :
- Permettre aux personnes de retrouver une dynamique d’insertion professionnelle dans un cadre collectif
- Identifier et développer des compétences transverses liées aux savoirs être et aux comportements attendus en entreprise
- Construire ou adapter un projet professionnel en valorisant les compétences acquises et/ou en actualisant le socle de connaissances et de compétences
Les formations s’adressent aux personnes en recherche d’emploi disposant d’une expérience professionnelle mais étant généralement peu qualifiées et/ou fragilisées par une longue période de chômage et aux jeunes de 16 à 25 ans peu ou pas qualifiés, rencontrant des difficultés quant à leur insertion sociale et/ou professionnelle et exprimant le besoin d’être accompagnés dans la construction de leur projet professionnel
Déroulement pour les moins de 26 ans :
D’une durée maximale de 6 mois, la formation comprend 1 stage obligatoire d’au moins 105 heures. Elle s’organise en 3 temps pour permettre un engagement progressif du stagiaire :
- Phase de dynamisation (si besoin, maximum 1 mois) pour se (re)mettre en mouvement et en confiance afin d’adhérer à la démarche
- Phase de construction pour évaluer ses compétences et en développer de nouvelles en vue de son insertion sociale, citoyenne et professionnelle
- Phase de capitalisation pour élaborer un portefeuille de compétences et éventuellement s’inscrire à la certification Cléa
Déroulement pour les plus de 26 ans :
D’une durée maximale de 3 mois (avec stage), la formation se déroule sous forme de sessions collectives de date à date, alternant des périodes en centre (230 heures) et en entreprise (70 heures). Elle peut être individualisée en fonction des besoins identifiés pour chaque stagiaire.
Aide financière de la Région Bretagne
Les stagiaires suivant une formation professionnelle de plus de 70 heures peuvent bénéficier, sous conditions, d’une aide financière de la Région Bretagne. Calculée sur la base du quotient familial, elle varie entre 390 € et 930 € par mois, incluant les indemnités forfaitaires de transport, d’hébergement et de restauration.
À l’issue de la formation, chaque stagiaire peut également bénéficier d’un accompagnement individualisé jusqu’à l’entrée en qualification, incluant les deux premiers mois de formation. Durant cette période d’accompagnement, les stagiaires peuvent continuer à percevoir l’aide financière de la Région Bretagne.
À consulter : Consulter les formations Prépa avenir sur le site du GREF Bretagne
Des outils pour les professionnels de l’orientation
Restez informé avec les outils du GREF Bretagne
- Consultez les dernières brèves de la veille du centre de ressources du GREF Bretagne sur les compétences de base et sur l’illettrisme.
Une plateforme e-learning sur l’illettrisme
Deux modules de formations gratuits et ouverts à tous, sur les enjeux de l’illettrisme, la manière de déceler des indices révélateurs et la façon d’aborder cette question avec les personnes concernées pour leur proposer des solutions efficaces.
- le module « Illettrisme, notions de base », d’une durée d’un quart d’heure, s’adresse à tous ceux qui occupent des fonctions d’accueil (agents de mairie, de préfecture, des caisses d’allocations familiales…) susceptibles de rencontrer des personnes en difficulté avec les savoirs de base.
- le module « Illettrisme, formation approfondie », d’une durée d’une heure, s’adresse en particulier aux personnes chargées de l’orientation et de l’évolution professionnelle (conseillers en évolution professionnelle des Fongecif, Pôle emploi, Missions locales…).
À consulter : La plateforme e-learning
Illettrisme, tous concernés
Lancé en décembre 2020, le site « Illettrisme tous concernés ! » doit permettre à tous de mieux comprendre les difficultés rencontrées par les personnes en situation d’illettrisme et les moyens pour les aider. Il propose des séquences de sensibilisation sous forme vidéo.
À consulter : https://illettrisme-tous-concernes.fr/
EVACOB, plateforme d’évaluation des compétences de base
La plateforme EVACOB , développé par l’ANLCI, est un outil en ligne d’évaluation des compétences de base, de diagnostic, et d’aide à l’orientation des personnes vers une formation adaptée.
Elle est accessible à tous les professionnels, avec un contrat de licence d’utilisation, fournie par l’ANLCI.
Autres ressources utiles
La lettre ouverte aux médiateurs : un outil pour oser aborder la question avec les publics
La chaine des savoirs est constituée d’adultes en situation d’illettrisme qui s’organisent pour aller à la rencontre de ceux qui, comme eux, ont des difficultés avec les savoirs de base. Ils ont écrit une lettre pour sensibiliser les personnes relais.
La lettre sur le site de la chaine des savoirs
Illettrisme / troubles du langage. Une plaquette pour différencier illettrisme et difficultés d’apprentissage
Pour en savoir plus sur l’illettrisme et les troubles spécifiques des apprentissages, sur les moyens de prévenir ou de remédier à ces situations, et pour connaître les acteurs et leurs champs d’intervention, l’Agence Nationale de Lutte Contre l’Illettrisme et la Fédération Nationale des Orthophonistes proposent une plaquette de sensibilisation.
La plaquette de sensibilisation sur le site de l’ANLCI
Lutte contre l’illettrisme en entreprise
La Chaire Vivre ensemble de la Fondation de Rennes 1 a élaboré un vade-mecum à destination des entreprises en vue de les sensibiliser à agir contre l’illettrisme.
La cartographie des acteurs bretons de la lutte contre l’illettrisme et de l’apprentissage du français
La cartographie des acteurs bretons présente les organismes de formation et les autres structures (associations, médiathèque, etc.) qui proposent des actions de lutte contre l’illettrisme et d’apprentissage du français.
Sont ainsi répertoriés les acteurs délivrant des ateliers de remise à niveau, des cours de français, des actions de promotion du livre et de la lecture.
Chaque acteur est géolocalisé et les actions qu’il propose ainsi que les lieux de formation sont décrits dans sa fiche.