À quoi ressemblera le lycée professionnel de demain ?
Lutte contre le décrochage scolaire, amélioration de l’insertion professionnelle, reconnaissance du travail et de l’engagement du corps enseignant : ce sont les principales annonces faites par le Président Emmanuel Macron. Le 4 mai 2023, il présentait les contours de la réforme de la voie professionnelle, mais aussi le lien qu’il entend créer entre le lycée professionnel et son territoire. Le président de la République a affiché son ambition pour « cette cause nationale » avec un milliard d’euros d’investissement prévu chaque année.
Lors d’un déplacement au lycée Bernard-Palissy à Saintes le 4 mai 2023, le président la République a annoncé douze mesures pour faire du lycée professionnel un choix d’avenir pour les jeunes et les entreprises.
- Mesure 1 : Gratifier les périodes de stage des élèves de la voie professionnel dès la rentrée 2023
- Mesure 2 : Permettre des enseignements aux savoirs fondamentaux en classes réduites
- Mesure 3 : Permettre aux élèves de choisir des options
- Mesure 4 : Organiser l’année de terminale en lien avec le projet de l’élève : obtenir un diplôme puis, soit accéder à l’emploi, soit poursuivre ses études
- Mesure 5 : Créer trois nouveaux dispositifs pour prévenir les risques de décrochage pendant et après le lycée. Le dispositif Tous droits ouverts coordonnerait le lycée et les partenaires locaux de l’accompagnement pour proposer très tôt aux élèves en risque de décrochage scolaire toute une palette de solutions. Le dispositif Ambition emploi, offrirait un filet de sécurité pour aider les jeunes. L’ouverture d’un Parcours de consolidation permettrait de multiplier les chances des bacheliers professionnels qui poursuivent leurs études en BTS d’obtenir leur diplôme.
- Mesure 6 : Mieux préparer l’insertion professionnelle grâce à des partenariats extérieurs.
- Mesure 7 : Adapter l’offre de formation pour préparer l’avenir professionnel des jeunes en fixant des objectifs ambitieux. Il s’agirait de rénover en profondeur un quart des diplômes existants d’ici à la rentrée scolaire 2025 et de démultiplier le nombre annuel d’ouvertures et de fermetures de formation.
- Mesure 8 : Passer de 4 500 à 20 000 le nombre de places en formation de spécialisation en Bac + 1 à la rentrée 2026, afin de faciliter l’insertion professionnelle des lycéens.
- Mesure 9 : Créer un bureau des entreprises dans chaque lycée.
- Mesure 10 : Permettre aux professeurs volontaires d’exercer de nouvelles missions rémunérées pour favoriser la réussite et un meilleur accompagnement des élèves.
- Mesure 11 : Accompagner une prise de fonction réussie des nouveaux chefs d’établissement de lycée professionnel.
- Mesure 12 : Permettre une nouvelle approche pédagogique du lycée professionnel autour du projet de l’élève.
Pour mettre en place ces douze mesures, Emmanuel Macron prévoit des changements sur les axes suivants :
- Accompagnement du parcours des lycéens professionnels
- Jusqu’à 2 100€ de gratifications de stages sur l’ensemble de la scolarité d’un lycéen
- L’année de terminale repensée pour s’adapter au projet de chaque élève
- Trois nouveaux dispositifs pour prévenir le décrochage scolaire :
- Le dispositif Tous droits ouverts pour le décrocheur en lycée professionnel
- Le dispositif Ambition emploi pour le décrocheur post-lycée professionnel
- Le Parcours de consolidation pour les étudiants en risque de décrochage ou d’échec en BTS
- Accompagnement du projet professionnel des lycéens professionnels
- Par des professeurs mieux reconnus pour leur engagement
- Par le service public de l’emploi
- Par un mentor
- Répondre aux grands enjeux économiques
- 80 nouvelles formations d’avenir pour accueillir 1 050 élèves dès la rentrée 2023
- 2 100 bureaux des entreprises pour renforcer les liens entre le lycée professionnel et les entreprises de son territoire
- 20 000 places de spécialisations. Chaque chef d’établissement disposera de leviers pour conduire le projet de son lycée en fonction de ses spécificités, ses partenaires et son écosystème
- Revalorisation du salaire des enseignants en lycée professionnel
- Jusqu’à 7 500€ bruts par an adossés à de nouvelles missions
Les lycéens professionnels disposeront d’un parcours spécifique durant et après leur scolarité.
- Durant la scolarité
- Ouverture de nouvelles formations
- Accompagnement par un bureau des entreprises
- Accompagnement renforcé sur les besoins scolaires
- Gratification des stages durant toute la scolarité
- Meilleure prise en compte du projet de l’élève grâce à la nouvelle année de terminale
- Nouvelles options durant la scolarité
- Après la scolarité
- Pour la recherche d’emploi et l’insertion professionnelle
- Pour les jeunes sans solution, création de « Ambition emploi »
- Pour la poursuite d’études
- Spécialisation : une offre de spécialisation professionnelle en un an maximum et en alternance
- Études : poursuite d’un parcours de consolidation en vue du BTS
- Pour la recherche d’emploi et l’insertion professionnelle
Les Régions restent vigilantes
L’association Régions de France prend acte de ces propositions, mais les Régions attendaient plus d’ambition pour les jeunes et un engagement en faveur d’une gouvernance territoriale. Dans un communiqué de presse, les Régions confirment qu’elles partagent certaines des orientations de la réforme issue de la concertation à laquelle elles ont collectivement participé.
Il s’agit des axes suivants : » faire du lycée professionnel une solution aux grands défis de notre économie, renforcer l’insertion professionnelle des diplômés en relation étroite avec les entreprises, rapprocher beaucoup plus fortement l’entreprise et l’école dans une cohérence beaucoup plus forte entre l’orientation, l’information sur les métiers, le développement des compétences et l’insertion professionnelle, renforcer les moyens donnés aux enseignants pour l’exercice de leur mission et la reconnaissance de leur métier ».
Toutefois, les Régions affichent aussi une très grande vigilance sur la carte des formations. Elles continueront à investir très fortement sur l’offre de formation, la prévention du décrochage et l’accompagnement des élèves en s’appuyant sur leurs compétences en matière d’action éducative, mais aussi de mobilité et de soutien au pouvoir d’achat (bourse premier équipement, gratuité des manuels et des cahiers d’exercice…).