À quoi ressemblera le service public de la petite enfance ?

Le Gouvernement prévoit un investissement de plus de cinq milliards d’euros pour la petite enfance d’ici la fin du quinquennat. Cela permettrait de créer 100.000 places d’accueil en plus d’ici 2027 et  200 000 places d’accueil d’ici 2030. Le plan détaillé par Élisabeth Borne, ce jeudi 1er juin 2023 à Angers fera partie de la future loi « plein-emploi ».

 

La Première ministre a annoncé « plus de cinq milliards d’euros supplémentaires pour la petite enfance d’ici la fin du quinquennat ». « Cela permettra notamment de créer 100.000 places d’accueil en plus d’ici 2027 et 200.000 places en plus d’ici 2030. » Le plan détaillé par Élisabeth Borne, jeudi 1er juin 2023 à Angers fera partie de la future loi « plein-emploi ».

La garde d’enfant « est l’un des freins les plus importants, avec la mobilité, à l’accès à l’emploi. Quand un enfant arrive dans un couple, c’est souvent la femme qui est amenée à se retirer du marché du travail », a indiqué Elisabeth Borne dans un entretien à Ouest-France. Créer des places d’accueil pose donc la question de la formation et de l’emploi des professionnels de la petite enfance, mais c’est aussi un levier pour l’insertion professionnelle des parents.

Le service public de la petite enfance en bref c’est :

200 000 places en plus d’ici 2030

Des relais petite enfance dans toutes les villes de plus de 10 000 habitants

Un renforcement de la formation professionnelle

La formation des professionnels au cœur des annonces

Améliorer la qualité de l’accueil est un des objectifs du plan gouvernemental. Pour ce faire, la Première ministre ambitionne de revoir la formation des professionnels du secteur, d’augmenter les contrôles. Elle affiche également une volonté d’améliorer l’attractivité des métiers de la petite enfance. Le rapport, dressé par le Haut Conseil de la famille, de l’enfance et de l’âge en avril 2023, pose deux constats liés au fonctionnement d’un service public de la petite enfance : une pénurie de professionnels qualifiés et un manque d’attractivité pour ces métiers. Conséquences ? des difficultés pour recruter de nouveaux professionnels et à fidéliser ceux qui sont déjà en emploi.

La formation professionnelle fait partie des quatre axes annoncés pour améliorer l’attractivité des métiers. Concrètement, les mesures portent sur :

  • l’élaboration d’un socle commun de compétences en lien avec le Comité de filière petite enfance;
  • l’augmentation des places de formation initiale et le développement de programmes de reconversion professionnelle;
  • la mise en œuvre d’un programme de recherche sur la petite enfance pour améliorer les formations sur le développement du jeune enfant;
  • l’augmentation du nombre d’heures consacrées à l’analyse de la pratique et le renforcement du financement;
  • l’obligation d’organiser des journées pédagogiques dans les structures.

Un système d’information national pour renforcer les contrôles

Pour faire suite au rapport de l’Igas qui appelait à de profondes réformes du secteur pour lutter contre la maltraitance, il est prévu une augmentation du contrôle des crèches et une amélioration du système de remontées et suivi des signalements. Un « système d’information national » sera donc créé. Les contrôles seront plus réguliers et concerneront tous les modes d’accueil et les groupes de crèche.

La place des communes renforcée

Acteur majeur du secteur, la commune est désignée comme « autorité organisatrice de l’accueil du jeune enfant ». Les municipalités sont tenues de recenser les besoins en matière d’accueil des enfants, informer les familles et créer une offre adaptée quand elle accueille plus de 3 500 habitants. Si elles ne remplissent pas ces obligations, la caisse d’allocations familiales (CAF) interviendra et prendra en charge directement cette responsabilité.

La petite enfance en Bretagne

En 2022, le GREF Bretagne a publié les portraits territoriaux emploi-formation du secteur sanitaire et social. Cette étude présente des éléments chiffrés sur la situation du secteur au niveau régional.

La Bretagne compte :

  • 160 000 enfants de 0 à 4 ans en 2022 contre 185 000 en 2014 (-3 200 enfants en moyenne par an)
  • 12 300 places d’accueil en 2018 (+ 18% par rapport à 2013)
  • 21 920 assistantes maternelles, familles d’accueil (- 60 en moyenne par an entre 2008 et 2018)
  • 160 personnes se sont formées au diplôme d’État d’auxiliaire puériculture en 2020.

Parmi les 980 projets de recrutement d’assistantes maternelles envisagés en Bretagne en 2022, 80% sont jugés difficiles. C’est-à-dire que seule deux structures sur dix arrivent facilement à recruter des assistantes maternelles. À l’image du niveau national, ce métier est considéré en très forte tension en Bretagne

Aller plus loin

Rapport Igas : Qualité de l’accueil et prévention de la maltraitance dans les crèches

Publié le  

Vers un service public de la petite enfance

Publié le  
Rapport du Haut Conseil de la famille, de l'enfance et de l'âge.

Sanitaire et social – Insertion des diplômés d’État 2021 en Bretagne

Publié le  
Étude du GREF Bretagne publiée le 16 mars 2023.