Agriculture. Comment continuer à recruter des travailleurs saisonniers ?
En cette période de crise sanitaire, l’agriculture se trouve confrontée à 2 problèmes pour nourrir la population : le manque d’emballages, cartons et plastiques pour conserver les légumes et la viande et la difficulté d’embaucher des salariés saisonniers.
Confinement et fermeture des frontières européennes obligent, impossible d’embaucher les travailleurs romains, polonais, marocains ou tunisiens qui viennent traditionnellement cueillir les fruits et légumes. Les espoirs de la profession reposent donc sur l’action des conseillers Pôle emploi et de l’Anefa (Association nationale emploi formation agriculture). La FNSEA espère obtenir des assouplissements afin que les travailleurs saisonniers puissent avoir plusieurs employeurs.
Localement, l’union des coopératives de Paimpol et Tréguier (UCPT) qui compte 450 producteurs installés entre Plouha et Lannion, soit un millier de salariés agricoles, indique « nous n’avons pas assez de recul pour savoir quel impact ça aura ». « Pour l’instant, les producteurs et les salariés dans les stations de conditionnement, font le maximum pour maintenir l’approvisionnement de nos clients et des consommateurs ». Le SDAEC, groupement d’employeurs à vocation de remplacement dans le secteur agricole, indique ne pas ressentir pour l’instant de tensions sur le marché du travail. « Nous maintenons l’activité parce que nous contribuons forcément à la filière agricole. Nos salariés qui le peuvent sont sur le terrain, tout en les préservant. Mais il y a beaucoup d’incertitude pour les semaines à venir », indique-t-il, tout en invitant les personnes expérimentées et formées aux métiers agricoles à postuler : rh@sdaec-terralliance.fr
La France n’est pas la seule à connaître ces difficultés. L’Allemagne, qui compte 280 000 travailleurs saisonniers agricoles dont la majorité vient de l’étranger, est dans la même situation. Julia Klöckner, ministre de l’Agriculture allemande appelle Bruxelles à assouplir ses règles de circulation et envisage des « solutions créatives ». Elle suggère que le personnel de restauration, au chômage technique du fait de la fermeture des restaurants, prête main-forte aux agriculteurs. En France, Christiane Lambert, présidente de la FNSEA propose que les chauffeurs de bus scolaires et de voyage conduisent les camions transportant de l’alimentation.