Agriculture. Le département 35 évalue ses besoins en main-d’oeuvre
Après l’appel du gouvernement aux bonnes volontés pour travailler dans les champs et récolter, l’Ille-et-Vilaine s’est penchée sur les besoins en main-d’oeuvre des agriculteurs du département. Cependant, les estimations sont difficiles à faire, face aux incertitudes : quid des marchés ? les grandes surfaces feront-elles réellement appel aux petits producteurs ? quels nouveaux débouchés imaginer ?
Actuellement, 200 personnes sont nécessaires à la production de tomates.
Loïc Guines, le président de la Chambre d’agriculture d’Ille-et-Vilaine, estime pour sa part qu’avec la fermeture des marchés, le pays de Fougères n’aura guère « besoin de main-d’œuvre, s’il n’y a pas de porte de sortie ».
Un éleveur laitier de Saint-Marc-sur-Couesnon parle d’un « surplus de demande dans la grande distribution aujourd’hui ».
Pierrick Gauvin, président de la coopérative Terres de Saint-Malo, espère que la grande distribution prendra le relais pour les producteurs qui « vont entrer en culture, ceux qui récoltent fraises, asperges, tomates et autres légumes de printemps et d’été ». A Saint-Malo, pour la production de poireaux, pommes de terre, choux-fleurs, il complète : « nous, nous sommes en culture depuis le mois de septembre et nous avons encore un mois de récolte devant nous. Actuellement, 400 personnes dans les champs chaque matin pour la récolte et nos équipes resteront jusqu’au bout. Mais si cette mesure peut aider d’autres, c’est tant mieux ».
A Cancale, les besoins se feront surtout sentir en juin, notamment de saisonniers pour planter cet été. Joseph Hubert, cultivateur de légumes, approuve cette idée même si elle est déconnectée de ses besoins : « Je reçois déjà des coups de téléphone de gens pleins de bonne volonté qui veulent nous aider. Mais nos travaux sont très techniques et on ne peut pas accueillir au pied levé des personnes que nous allons former pour quelques semaines ». Il recherche depuis deux ans deux ouvriers qualifiés…