Apprentissage. Les CFA souhaiteraient passer dès septembre au nouveau mode de financement
Votée en septembre dernier via la loi Avenir professionnel, la réforme de l’apprentissage prend son envol. Le 4 juin, les directeurs de Centre de formation d’apprentis (CFA) ont rencontré Antoine Foucher, directeur de cabinet de Muriel Pénicaud, ministre du Travail et ont loué le mouvement de libéralisation en cours. Le réseau des Chambres de métiers, qui forme le plus d’apprentis, a même voté une délibération envoyée au ministère du Travail pour passer au plus vite au nouveau mode de financement : le coût-contrat.
D’autres réseaux ont fait la même requête, de manière informelle. Ils aimeraient tous passer en septembre, soit avec 6 mois d’avance, au nouveau système.
Selon Antoine Foucher, ce vent de libéralisation a permis de susciter des dizaines de projets de création de CFA, émanant d’associations ou de groupes privés (Accor, Adecco…). Par ailleurs, le nombre de contrats d’apprentissage a progressé de 7,5 % en 2018 et le Gouvernement voit, dans cette hausse inédite depuis 10 ans, les effets de la réforme. Ce que modère un professionnel du secteur qui rappelle que « la tendance est là depuis 2 ans ».
Cette phase de transition pour les CFA génère de nombreuses questions (régime de TVA, prise en compte de l’absentéisme, factures à envoyer aux OPCO…). Par ailleurs, les directeurs de CFA vont devoir se transformer en chef d’entreprise. Des formations voient le jour. L’Agefos-PME leur propose gratuitement d’apprendre à se développer. La Fédération de la formation professionnelle (FFP) forme quant à elle ses adhérents pour qu’ils se lancent dans l’apprentissage.
Le ministère du Travail se veut rassurant sur le financement. Stéphane Lardy, directeur général de France Compétences, rappelle qu’une enveloppe de 80 millions d’euros pour 10 000 contrats hors convention régionale est prévue pour la période de septembre à décembre.