Apprentissage. Recul du nombre d’apprentis allemands
Érigé en modèle et considéré comme l’une des raisons du succès industriel outre-Rhin, l’apprentissage allemand séduit moins. Selon l’office fédéral de la statistique Destatis, 515 700 jeunes ont démarré un apprentissage en 2017, ils étaient presque 100 000 de plus 10 ans plus tôt. Cette évolution serait la conséquence du processus démographique (moins de jeunes) et de la tendance à favoriser les études académiques.
Résultat, les entreprises peinent à trouver des apprentis. Selon la Chambre allemande de commerce et d’industrie (DIHK), 34 % des 10 000 entreprises sondées n’avaient pas trouvé suffisamment d’apprentis en 2017 pour occuper tous leurs postes à pourvoir. Un chiffre record. Et cette pénurie « ne concerne pas seulement les enseignants, éducateurs et personnels soignants, mais aussi les mécatroniciens, informaticiens et cuisiniers ». La DIHK s’alarme d’une aggravation de la situation dès l’an prochain avec le départ à la retraite des baby-boomers.
Autre problème : le vieillissement de la population allemande. Selon une enquête menée par le cabinet conseil Prognos AG, 2,9 millions de postes seront non pourvus en 2025, dont 80 % concernent des profils de travailleurs spécialisés.
Afin de redynamiser l’apprentissage, le Gouvernement prévoit de créer, 3 ans après l’instauration d’un salaire minimum, une rémunération minimale pour les apprentis. Son montant est actuellement débattu. De leur côté, les entreprises ont augmenté les salaires des apprentis. Selon l’Institut fédéral pour la formation professionnelle (BIBB), un apprenti gagnait en moyenne 908 euros brut/mois en 2018, soit 3,1 % de plus qu’en 2017. L’immigration est aussi une réponse aux besoins des entreprises. En 2017, pour la première fois depuis des années, le nombre de contrats d’apprentissage a progressé de 1,1 % grâce aux jeunes migrants. 10 000 Syriens et Afghans ont démarré un contrat d’apprentissage cette année là contre 3 000 en 2016.