Articulation des temps. Des difficultés persistantes dont les entreprises doivent s’emparer
La Dares vient de publier une étude sur les conditions de travail et risques psychosociaux. Pour la réaliser, elle a interrogé près de 20 000 personnes, représentatives des salariés du privé et du public. Elle analyse les conditions de travail des personnes et leur impact sur leur vie personnelle au prisme des reproches que leur entourage familial peut leur faire. 13 % des femmes et 14 % des hommes déclarent en recevoir régulièrement en raison de leur manque de disponibilité liée aux horaires de travail.
Sans surprise, ces reproches sont moins prégnants chez les célibataires et les couples avec des enfants majeurs que chez les parents de jeunes enfants.
Elle révèle également « à conditions de travail égales », que les femmes ont 20 % de probabilité de plus que les hommes de recevoir des reproches, notamment pour les ouvrières, les employées et mères de jeunes enfants. Pourquoi ? Parce que, selon les auteurs, « les représentations sexuées [persistent] », attribuant aux femmes la responsabilité de la gestion des tâches ménagères et parentales, les rendant plus sensibles aux reproches.
Au-delà des inégalités entre les sexes, il existe aussi une inégalité entre les femmes. Les femmes cadres subissent elles aussi des reproches mais « ont les moyens de compenser leurs contraintes horaires » du fait « de ressources financières [qui] leur permettent de financer la prise en charge de certaines tâches domestiques et familiales ».
La prise en compte, par les entreprises, de cette exposition aux reproches est nécessaire. Ces derniers multiplient par deux le risque de syndrome dépressif pour les femmes quand ils n’auraient pas d’influence chez les hommes. Elles peuvent agir en instituant un soutien social fort (entraide des collègues, des supérieurs hiérarchiques…) et une plus grande autonomie dans le travail (horaires aménageables…).