Automobile. Convertir une voiture thermique en électrique : l’émergence d’une nouvelle filière ?
Une dizaine de start-up, réunies au sein de l’association Acteurs de l’industrie du rétrofit électrique (AIRE), sont parvenues à transformer de vieilles voitures thermiques en voitures électriques. Malgré la demande, elles se heurtent à la quasi impossible homologation en France, indique Arnaud Pigounides, cofondateur de Retrofuture, l’une des start-up et président de l’AIRE.
Les jeunes pousses ont travaillé avec la Direction générale de l’énergie et du climat sur un arrêté qui est pratiquement prêt et devrait être signé avant la fin de l’année.
Concrètement, l’homologation française se heurte à 2 problèmes : l’accord du constructeur automobile et l’homologation de l’ensemble du nouveau véhicule.
L’arrêté devrait permettre l’émergence d’une nouvelle filière. Si le procédé de transformation coûte actuellement cher (20 000 euros pour une vieille Fiat 500 ou une Mini), les porteurs de projet espèrent diviser le coût par deux avec l’industrialisation du processus. Flavien Neuvy, économiste spécialiste de l’automobile estime que le rétrofit (le procédé de transformation) peut devenir une solution attractive si « les sociétés parviennent à réduire les coûts et à bénéficier de subventions [actuellement réservées aux véhicules électriques] ».
La pratique est déjà largement répandue dans les pays anglo-saxons et commence à se développer en Italie, aux Pays-Bas ou en Allemagne.
Actuellement, la France compte une trentaine de véhicules rétrofités qui circulent sans être homologués. Ils sont considérés comme prototypes et circulent immatriculés en W.
Arnaud Pigounides l’assure, « si 65 000 véhicules étaient transformés dans les 5 ans, cela génèrerait un chiffre d’affaires de 1 milliard d’euros et créerait 5 500 emplois ». L’association compte sur plusieurs milliers de transformations l’an prochain.