Céreq. « Génération 2017 » : quelle insertion en 2020 pour les jeunes Bretons ?

Le Céreq a interrogé 25 000 jeunes sortis du système éducatif en 2016-2017, représentatifs des 746 000 sortants cette année-là. Cette enquête explore les trajectoires, les formations et les conditions d’insertion dans la vie active des jeunes générations, durant les trois premières années. Une extension de l’échantillon initial permet d’avoir une focale sur 35 000 jeunes Bretons. Que nous apprend-elle ?

En 2017, près de la moitié des jeunes diplômés issus des établissements bretons ont obtenu un diplôme de l’enseignement supérieur, parmi lesquels 21 % au niveau bac+5 ou plus.

En moyenne, les femmes sont plus diplômées que les hommes : elles représentent 60 % des diplômés au niveau bac+3, alors qu’elles ne constituent que 35 % des personnes sans diplôme. Cette tendance se vérifie aussi bien au niveau national qu’au niveau de la région Bretagne.

Les caractéristiques des jeunes Bretons sont globalement similaires à celles de la France entière

Comparé au niveau national, les jeunes provenant d’établissements en Bretagne présentent un taux de sortie sans diplôme du système scolaire plus faible (8 % contre 12 %). En outre, le pourcentage de jeunes Bretons ayant obtenu un diplôme d’enseignement supérieur est légèrement supérieur à la moyenne de la France entière (49 % contre 47 %).

Quant à la part de jeunes sortants en alternance, elle est similaire à la moyenne nationale (22 % contre 23 % en France), mais les sortants non-diplômés ont tendance à être plus nombreux en Bretagne (30 % contre 18 %), suggérant un taux d’abandon plus élevé. De plus, l’alternance est moins développée dans le second cycle de l’enseignement supérieur en Bretagne, où 15 % des détenteurs de diplômes de niveau bac+5 ou plus sont issus de l’alternance, contre 22 % au niveau national.

Les origines socioculturelles pèsent fortement sur la réussite scolaire

En France comme en Bretagne, l’origine sociale et culturelle ont une influence significative sur le niveau d’études atteint : « Le système scolaire français ne permet à l’ensemble des jeunes, quelle que soit leur origine sociale, d’avoir les mêmes chances de réussir et d’acquérir les mêmes diplômes et, en conséquence, d’avoir les mêmes armes et bagages pour entrer dans les mêmes conditions sur le marché du travail. »

En effet, les jeunes dont le père est ouvrier ont quatre fois moins de chances d’obtenir un diplôme de bac+5 ou plus que ceux dont le père est cadre (10 % contre 42 %), et deux fois plus de risques de ne pas avoir de diplôme (11 % contre 6 %).

Le niveau de diplôme diffère en fonction du statut professionnel de la mère : la proportion la plus élevée de non-diplômés concerne les jeunes ayant une mère au foyer (19 %, contre 10 à 12 % pour ceux ayant obtenu un diplôme du secondaire ou supérieur).

D’autres facteurs influent sur le parcours, notamment l’origine démographique et le lieu de résidence. Parmi les jeunes Bretons :

  • 9 % résidaient dans un Quartier prioritaire de la politique de la ville (QPV) au moment de leur sortie du système scolaire, cette part est surreprésentée parmi les non-diplômés (11 %).
  • 19 % résidaient en zone rurale, mais c’est le cas de plus du quart des non-diplômés et des diplômés du secondaire. Ils représentent 7 % des titulaires d’un diplôme de niveau bac+5 et plus.
  • 8 % de la population des jeunes issus d’établissements étaient des jeunes immigrés ou issus de l’immigration. Ils représentent 17 % des non-diplômés, mais aussi 14 % des diplômés de niveau bac+5 ou supérieur.

Le parcours scolaire en Bretagne est globalement similaire à celui en France

Dans l’enseignement secondaire, à l’exception des diplômés de CAP industriels qui optent plus fréquemment pour une première année en apprentissage (43 % contre 34 %), les trajectoires scolaires des jeunes Bretons au lycée ne diffèrent pas de celles des jeunes Français dans leur globalité.

 

Dans l’enseignement supérieur, la poursuite des études au-delà du baccalauréat concerne 62 % des jeunes Bretons de la Génération 2017. Parmi eux, un étudiant sur cinq a échoué dans l’enseignement supérieur.

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Des trajectoires en début de vie active des jeunes Bretons proches du niveau national

Près de trois jeunes sortants de formation initiale sur quatre en Bretagne connaissent une entrée dans le monde du travail caractérisée par une situation d’emploi dominante (contre 70 % au niveau national). Ces trajectoires vers l’emploi sont variables, certaines sont marquées par un emploi durable à durée indéterminée (EDI), d’autres par un emploi durable à durée déterminée (EDD). A contrario, certains jeunes peinent à s’insérer. Par exemple, 8 % des jeunes connaissent un chômage persistant ou récurrent (contre 12 % au niveau national). Ces premiers pas dans la vie active sont classifiés par le Céreq au travers de neuf types de trajectoires qui rendent compte de la variété des situations rencontrées.

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Les trajectoires professionnelles des jeunes femmes en début de vie active sont proches de celles des jeunes hommes.

Plus le niveau de formation est élevé, plus les trajectoires d’insertion sont favorables

Dans les faits, seul un quart des jeunes arrivés sur le marché du travail sans diplôme ont connu une trajectoire dominée par l’emploi contre 57 % des diplômés du secondaire et 79 % des diplômés de l’enseignement supérieur. À noter qu’au-delà du niveau du diplôme, les spécialités de formation suivies impactent également les trajectoires.

En moyenne, les jeunes Bretons, commencent à travailler quatre mois après la fin de leur scolarité et accèdent à un emploi à durée indéterminée au bout de dix mois.

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L’obtention du diplôme, un facteur déterminant pour s’insérer

Si en moyenne, un jeune sur douze n’a jamais travaillé (8 %) sur les trois premières années de vie active, cette situation concerne 39 % des jeunes Bretons sans diplôme (34 % au niveau national). La difficulté d’accès à l’emploi des jeunes sans diplômes se caractérise par des temps d’accès à l’emploi plus longs et davantage d’emploi à durée déterminée ou en intérim lors de leur première embauche.

Pour s’insérer, les jeunes Bretons qui utilisent les services de la mission locale ou de la PAIO (Permanences d’Accueil, d’Information et d’Orientation) ont des niveaux d’éducation différents de ceux qui se dirigent vers Pôle emploi. La mission locale et la PAIO sont principalement fréquentées par des individus sans diplôme, tandis que Pôle emploi accueille des personnes de tous niveaux d’éducation.

Quatre secteurs d’activité concentrent la moitié des jeunes

Au premier emploi, les jeunes sortants travaillent principalement dans le secteur du commerce et de la réparation d’automobiles et de motocycles (17 %), le secteur de l’industrie manufacturière, des industries extractives & autres (13 %), les activités de la santé humaine et de l’action sociale (11 %) et les activités de l’hébergement et de la restauration (9 %).

La crise Covid a fragilisé les publics les moins qualifiés

Jusqu’à la crise Covid, la génération 2017 connaissait une meilleure insertion professionnelle du fait d’un taux de diplômes plus élevé et d’un contexte économique plus favorable. La crise sanitaire a principalement fragilisé les publics les moins qualifiés ou sans diplôme. Le recours au télétravail a concerné 42 % des jeunes Bretons, mais surtout ceux occupant des professions intermédiaires (56 %) ou des emplois de cadres. Les jeunes occupant des postes d’employés et les ouvriers ont été plus fréquemment déclarés n’avoir pas travaillé pendant le confinement du printemps 2020 ou touchés par des mesures de chômage partiel.

En octobre 2020, une situation plus favorable pour les jeunes Bretons

En octobre 2020, trois ans après avoir quitté le système éducatif, les jeunes Bretons présentent des indicateurs d’insertion professionnelle qui surpassent les indicateurs nationaux : 74 % d’entre eux sont en emploi, tandis que seulement 13 % sont sans emploi et à la recherche d’un travail. Ces chiffres surpassent la moyenne nationale, où 71 % des jeunes de la génération 2017 sont en emploi, mais 17 % sont au chômage.

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Le taux d'emploi augmente avec le niveau de formation

Une tendance générale se dégage : le taux de chômage diminue et le taux d’emploi augmente avec le niveau de formation. Les diplômés de l’enseignement supérieur en Bretagne affichent le taux d’emploi le plus élevé (82 %), avec seulement 10 % au chômage, aligné sur la moyenne nationale.

Près de 70 % des emplois occupés par les jeunes Bretons sont à durée indéterminée

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La Bretagne parmi les régions avec les conditions les plus favorables d’insertion professionnelle

Les jeunes de la Génération 2017 rencontrent différentes situations lorsqu’ils cherchent à s’insérer dans la vie professionnelle. On peut comparer l’insertion des jeunes en Bretagne à celle des jeunes dans d’autres régions en déclinant quatre critères au niveau territorial : la proportion de jeunes ayant obtenu un diplôme de l’enseignement supérieur, la proportion de jeunes ayant accédé durablement à un emploi à durée indéterminée, le taux de chômage trois ans après la sortie de formation, et le niveau de revenu.

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Par rapport aux autres régions, la Bretagne se positionne favorablement avec une bonne insertion professionnelle, en lien avec un taux élevé de diplômés du supérieur et des conditions d’emploi relativement stables. Le taux de chômage observé en fin de période est également inférieur à la moyenne nationale.

Aller plus loin

L’insertion des jeunes de la région Bretagne : Enquête Génération 2017

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