Coronavirus. 300 entreprises solidaires bouleversent leur outil de production
Près de 300 entreprises françaises ont reconverti leurs outils de production et mobilisent leurs salariés pour confectionner des produits rendus vitaux par la pandémie : masques FFP2 et gel hydroalcoolique. Cet élan de solidarité est un vrai défi technique, logistique et réglementaire.
Patrick O’Quin, président de la Fédération des entreprises de la beauté (Febea) indique que l’industrie cosmétique avait les ingrédients et l’outil de production pour le gel hydroalcoolique mais pas l’autorisation administrative. Une fois obtenue, ELP, PME de Dordogne, a ainsi produit, en 4 jours et avec 7 salariés (sur une trentaine habituellement) 7 tonnes de gel. Les grands groupes ne sont pas en reste. Pierre Fabre pense produire, pour les officines et les hôpitaux, sur son site de Toual (Tarn) avec 100 salariés (au lieu de 500) 500 000 unités de 100 ml par mois.
Certaines entreprises ont la matière première pour participer à cet effort collectif et faire des masques mais se heurtent à des contraintes techniques trop lourdes à lever. D’autres sont prêtes à s’engager mais leur prototype n’a pas été validé par la Direction général de l’Armement (DGA). Agnès Pannier-Runacher, secrétaire d’Etat qui coordonne l’effort de production au ministère de l’Economie admet que « la ligne de test de la DGA est saturée. Nous donnons la priorité aux industriels avec de fortes capacités de production ».
Toutes ces entreprises solidaires ont cependant les mêmes craintes : la rupture de la chaîne d’approvisionnement et les difficultés d’acheminement.
Une plateforme gouvernementale Stopcovid19.fr vient de voir le jour pour connecter les fabricants de produits d’hygiène (masques, gel) et les clients qui en ont besoin.