Coronavirus. Quels impacts sur l’emploi féminin ?
Selon une étude de la Fondation des Femmes, la crise sanitaire a plus d’impacts sur la vie professionnelle des femmes que sur celle des hommes. Lors du confinement printanier, la charge domestique et le soin aux enfants ont encore plus reposé sur les femmes en activité que sur les hommes.
Ainsi, 40 % de femmes qui travaillaient par ailleurs ont consacré plus de 4 heures quotidiennes supplémentaires aux enfants contre 25 % des hommes. Et 21 % de femmes se sont arrêtées de travailler pendant cette période.
Si les confinements ont été une occasion manquée pour rééquilibrer le partage des tâches entre les sexes, la Fondation des Femmes porte également un regard très critique sur les plans de relance. Ils n’auraient pas pris en compte les inégalités entre les sexes et risqueraient même de les aggraver. Pourquoi ? Les secteurs d’avenir qu’ils ciblent sont essentiellement occupés par des hommes. Et sur les 35 milliards d’euros des plans sectoriels de juin, seuls 7 milliards sont fléchés vers des secteurs très féminisés. Pourtant, les femmes sont nombreuses dans les métiers dits de première ligne : 87 % d’effectif féminin chez les infirmiers, 91 % chez les aides-soignants, 97 % chez les aides à domicile, 73 % chez les agents d’entretien ou encore 76 % chez les hôtes de caisse. La Fondation des Femmes s’alarme donc d’un réel risque de décrochage économique pour les femmes.
La revalorisation des salaires des métiers féminisés, le financement de projets de reconversion vers des filières d’avenir ou la facilitation de l’accès à un mode de garde sont quelques-unes des pistes proposées pour inverser la tendance.
Le Forum Économique Mondial partage cette analyse et indique, dans son rapport annuel, qu’il faudra désormais attendre 135,6 années avant de parvenir à la parité à l’échelle mondiale, soit 36 ans de plus que l’an dernier.