Coronavirus. Un impact violent sur l’emploi dans les territoires
Selon Magali Talandier, professeure en urbanisme et aménagement du territoire à l’université Grenoble Alpes, la crise économique actuelle diffère de celle de 2008. Alors que cette dernière était plutôt « une crise du système productif », l’actuelle touche tous les territoires car ce sont, cette fois-ci, le commerce, les services, le tourisme qui sont les plus exposés.
Depuis début mars, 649 plans de sauvegarde ont été initiés, menaçant, au total, 65 777 emplois, soit près de 40 000 de plus que l’an dernier. L’hémorragie économique ne s’arrête pas là. Il y a également 4 500 procédures de licenciements économiques hors PSE d’engagées. 90 % d’entre elles concernent des entreprises de moins de 10 salariés. Par ailleurs, le recours à l’intérim ou aux CDD est en recul dans certaines zones. Aucun territoire n’est épargné.
Pour analyser les premiers effets territoriaux de la crise, un Observatoire a été créé par Olivier Portier et Vincent Pacini, chercheurs et consultants, en partenariat avec l’Institut pour la recherche de la Caisse des Dépôts, l’Assemblée des communautés de France, l’Association des directeurs généraux des communautés de France et le laboratoire Lirsa du CNAM. Les premiers résultats démontrent que les territoires les plus durement touchés sont ceux qui étaient auparavant les plus dynamiques (Rhône-Alpes, l’Ile-de-France, les territoires frontaliers, littoraux, montagneux).