Cybersécurité. Les besoins sont énormes et les candidats manquent
En France, en 2017, près de 6 000 postes étaient à pourvoir mais « seuls 1 200 auraient trouvé preneurs ». La Bretagne compte environ 78 formations d’où sortent près de 3 800 jeunes diplômés de bac +2 à bac +6. Tous « pré-embauchés ».
Pour Patrick Erard, délégué général adjoint du Pôle d’excellence cyber, créé en 2014 par le ministère des Armées et le Conseil régional de Bretagne, « il a fallu presque dix ans pour que l’industrie s’aperçoive que ses systèmes d’information n’étaient pas suffisamment sécurisés » et « la demande augmente de 30 % par an. La pénurie de spécialistes est énorme et mondiale ». Et cela, malgré « la multiplication des formations et des écoles ».
D’autres raisons expliquent ce manque de candidats : l’image trop technique de la cybersécurité « l’image du geek derrière son écran » alors qu’il faut aussi des professionnels de l’analyse de risques, du conseil, de l’audit, de l’analyse des réseaux sociaux, de l’analyse linguistique et géopolitique, du droit…. Les recruteurs déplorent également recevoir trop peu de femmes. Elles représentent seulement 10 à 12 % des personnels de cette filière.
Les grands groupes industriels ont recours à la formation interne ou aux stages de pré-embauche, aux jeunes retraités des armées…
Chez Orange, où les besoins en main-d’oeuvre sont « immenses », Delphine Streichenberger, responsable du recrutement chez Orange Cyberdéfense reconnaît que l’entreprise parvient à recruter parce que « nous sommes bien identifiés et nous intervenons au niveau de la formation, en amont ». Pas d’inquiétude également chez Thalès qui prévoit, pour 2019, 400 recrutements cyber, dont 200 à l’étranger : « Nous sommes connus et nous formons nous-mêmes […] ».