Dépendance. Des inégalités territoriales dans la prise en charge
Selon la Drees, il existe des disparités départementales dans la gestion de la perte d’autonomie. La prise en charge à domicile des personnes dépendantes est plus fréquente dans le Nord, l’Est, le Centre et une partie du Sud-Ouest de la France, contrairement aux Pays-de-la-Loire, au Centre-Val-de-Loire, l’Ile-de-France et une partie de la Bretagne.
Ces disparités pourraient s’expliquer par une corrélation entre perte de dépendance et catégories socioprofessionnelles. En effet, la proportion d’ouvriers par rapport aux cadres est plus importante dans le Nord qu’en Ile-de-France. Or, les employés et les ouvriers ont plus de risques de limitations sensorielles ou physiques que les cadres. Par ailleurs, le Cget a réalisé une carte démontrant que le taux de places en Ehpad est plus élevé dans l’Ouest et dans le Centre qu’à l’Est et au Sud. D’autre part, les établissements sont plus implantés en zones urbaines que rurales.
Enfin, les « habitudes de solidarités familiales [sont] différentes selon les territoires ». « L’entourage est plus impliqué » dans l’aide d’une personne âgée dépendante dans le Nord, l’Est, le Centre, la Haute-Corse et les départements d’Outre-mer. Le recours aux proches est plus faible en Ile-de-France, Bretagne, dans quelques départements de l’Est et du Sud-Est.
Qui sont les aidants ? A domicile, 54 % sont des femmes. Le taux grimpe même à 74 % en cas de dépendance lourde. 53,9 % de ces aidants ont entre 45 et 63 ans, ont des enfants à charge et aident simultanément leurs enfants, petits-enfants et parents. En volume, les aidants familiaux consacrent 2 à 3 fois lus d’heures aux personnes âgées dépendantes que les professionnels.
En Ehpad, le salariat est très féminisé (87 %). 66,8 % des directeurs d’établissement sont des femmes, tout comme 92,2 % du personnel paramédical, psychologue ou soignant, 43,9 % du personnel médical, dont 92,7 % d’aides-soignants et 38,3 % de médecin coordinateur. Dans l’aide à domicile, 98 % des salariés sont des femmes, 70 % sont à temps partiel. Ces salariées gagnent en moyenne 832 euros net mensuels.