Distance domicile – travail : 13 km parcourus en moyenne par les actifs en Bretagne


Quelle est la distance parcourue par les actifs pour aller travailler ? Avec quel mode de transport ?
Le webinaire sur les déplacements domicile – travail
en Bretagne organisé par l’Insee fin 2024 apporte des réponses à ces questions. 
 

Entre 2021 et 2024, l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) a publié plusieurs études, au niveau national et régional, sur la mobilité, et notamment les déplacements domicile – travail. Elles ont été menées en mobilisant des bases de données permettant la géolocalisation, notamment celle du recensement de la population, et un outil permettant de calculer des distances et des temps de parcours d’un point à un autre.  

Présentation du distancier Metric-OSRM

Depuis 2021, l’Insee dispose d’un nouveau distancier Metric-OSRM. Il s’agit d’un outil construit pour calculer des trajets statistiques à méthodologie constante (sans prise en compte du trafic en temps réel, par exemple) adapté à ses besoins. Sa fonction principale est de calculer le trajet le plus rapide, par la route, entre deux points géolocalisés, en France et dans les régions européennes frontalières. Le distancier Metric-OSRM est en accès libre via Internet, car il est issu de projets open source.

Zoom sur l’utilisation du recensement de la population

La mesure des trajets domicile – travail est principalement effectuée grâce aux données du recensement de la population qui permet notamment :

  • d’avoir des éléments de géolocalisation des lieux de résidence et de travail ;
  • de connaître les modes de transports utilisés ;
  • d’avoir des informations sur la fréquence du télétravail (à partir de 2025).

La voiture : 1er mode de transport utilisé pour les déplacements domicile-travail

En Bretagne, plus de huit actifs sur dix utilisent la voiture pour se rendre au travail, contre sept sur dix en France métropolitaine. Il s’agit de la 2e région de France métropolitaine à utiliser le plus la voiture pour ces déplacements. Cela s’explique par la forte part de la population rurale. 

Seuls 6 % des actifs bretons utilisent les transports en commun pour aller travailler, contre 15 % en France métropolitaine et 44 % en Île-de-France. En Bretagne, le réseau ferré ne couvre que partiellement le territoire régional.  

Un peu moins de 3 % des actifs se rendent au travail à vélo : 2,7 % en Bretagne et 2,9 % au niveau national, en 2021. Ces chiffres devraient évoluer dans les prochaines années. 

Près d’un actif sur cinq parcourt 25 km ou plus pour aller travailler

Parmi les actifs occupant un travail en Bretagne, plus d’un sur trois travaille dans leur commune de résidence. À l’inverse, 17 % exercent à au moins 25 km de leur domicile.  

En moyenne, entre leur domicile et le travail, les actifs parcourent 13 km en Bretagne. Cependant, de nombreux facteurs sont à prendre en compte : à la fois les situations personnelles, mais également les caractéristiques des territoires.  

Au niveau national, le trajet médian domicile-travail des ruraux a fortement augmenté en deux décennies. Cette évolution est à mettre en lien avec : 

  • L’augmentation plus rapide de l’emploi dans les zones urbaines que dans les zones rurales ; 
  • L’augmentation plus marquée de la population dans les zones rurales que dans les zones urbaines.  

De ce fait, des résidents ruraux ont été amenés à aller travailler dans des zones urbaines.

Zoom sur les navetteurs transrégionaux

Les navetteurs transrégionaux sont les personnes résidant dans une région et travaillant dans une autre. Une situation qui concerne près de 40 000 bretons. Par ailleurs, près de 30 000 individus résidant hors Bretagne viennent y travailler. Le déséquilibre entre les entrées et sorties est lié au fait que de nombreux bretons vont exercer en Île-de-France, mais qu’à l’inverse, peu d’habitants franciliens viennent travailler en Bretagne.  

Une nette progression de ces navetteurs transrégionaux s’observe sur la période 2009 – 2020 : 2,9 % des actifs bretons en emploi exercent dans une autre région. Néanmoins, la Bretagne reste l’une des régions de France métropolitaine où la part des navetteurs transrégionaux est la plus faible. Cela s’explique par sa position géographique, avec des frontières terrestres limitées.  

Deux départements, l’Ille-et-Vilaine et le Morbihan, concentrent 80 % des entrées et sorties de la région. Les échanges se font principalement avec :  

  • Les Pays de la Loire, région frontalière, qui représente la moitié des échanges ; 
  • L’Île-de-France ;
  • La Normandie, également frontalière.  

La plupart des déplacements domicile – travail s’effectuent entre EPCI voisins pour les régions frontalières. Le profil des navetteurs vers l’Île-de-France diffère des autres transnavetteurs. En effet, près de la moitié d’entre eux sont cadres, tandis que seuls 15 % de l’ensemble des actifs bretons en emploi relèvent de cette catégorie. 

Les données emploi-formation pour les territoires bretons

Consultez la brique Territoires de notre outil, Focus emploi-formation Bretagne, pour accéder aux données sur la mobilité des actifs au niveau régional, départemental, des CTEFI et des EPCI.

 

Aller plus loin

Parmi les actifs occupant un emploi en Bretagne, plus d’un sur trois réside et travaille dans la même commune 

Publié le  
Insee Analyses Bretagne, n°125, 04/2024

Le trajet médian domicile-travail augmente de moitié en vingt ans pour les habitants du rural 

Publié le  
Insee Première, n°1948, 05/2023

40 000 résidents bretons travaillent dans une autre région française

Publié le  
Insee Analyses Bretagne, n° 119, 09/2023