Do it yourself. Un mouvement de fonds auquel les grands groupes s’adaptent
D’après l’Observatoire des consommations émergentes, 8 français sur 10 pratiquent une activité de do-it-yourself (DIY) : 80 % bricolent par eux-mêmes, 25 % fabriquent ou restaurent des objets/du mobilier, 35 % cultivent leurs fruits et légumes, 14 % fabriquent leurs vêtements, 12 % leurs produits d’entretien… Cette culture du faire soi-même, forte dans les années 70 puis en recul avec la société de consommation, « revient en force depuis 4 ou 5 ans », indique Ronan Chastellier, auteur de Tous en slip !
Cette pratique représente un marché de 95 milliards d’euros d’après l’Observatoire société et consommation Obsoco, soit le double de celui de l’habillement et de la chaussure. Elle rassemble des lieux hétéroclites : self-garages, Fablab,…
Si la crise peut expliquer en partie le succès du mouvement (23 % des DIY souhaitent faire des économies), elle n’est pas la seule explication. « Aujourd’hui, la plupart des gens exercent des métiers intellectuels, où ils se retrouvent enfermés toute la journée dans des bureaux, sans jamais voir le fruit de leur travail. Pour se reconnecter avec le réel, ils sont de plus en plus nombreux à se construire, à côté, une deuxième vie, plus créative, qui leur permet de se faire plaisir, de s’épanouir et de remettre du sens dans leur quotidien », analyse Ronan Chastellier.
Mais pour se lancer, il faut avoir un minimum de compétences. C’est pourquoi de nombreux tutos, forums, vidéos, mais aussi Wikifab, le Wikipédia du DIY, ont vu le jour. Les entreprises, notamment du bricolage, y ont vu une opportunité de développement. Elles s’éloignent du modèle transactionnel pur pour assurer, de plus en plus, un rôle de conseil. C’est pourquoi elles ont créé des tutos, des ateliers d’initiation ou des formations pour les semi-professionnels. Ce qui leur permet de fidéliser leur clientèle mais également de générer des ventes.