Economie circulaire. Les 5 000 entreprises de plasturgie et leurs 230 000 salariés s’adaptent à la nouvelle donne

Alors que le projet de loi sur l’économie circulaire a été présenté au conseil des ministres le 10 juillet et met l’accent sur la recyclabilité du plastique, comment la filière française, qui compte 5 000 entreprises et 230 000 salariés, va s’adapter à ces nouvelles donnes ?

Si Benoît Hennaut, président de la Fédération de la plasturgie, reconnaît qu’il est légitime de stopper « les plastiques à usage unique », il rappelle que ce matériau est « léger, durable, abordable et demande peu d’énergie pour le transformer, ce qui limite ses émissions de CO2. Il participe notamment à l’allègement des voitures ou des avions, ce qui, là encore, a un impact sur le CO2 ». Aussi, se passer complètement du plastique « poserait de nombreuses questions », selon lui.

Le secteur de la plasturgie est déjà engagé dans la transition écologique avec les sacs réutilisables, produits à partir de plastiques recyclés.

D’ici à 2021, les produits à usage unique seront proscrits, ce qui met « potentiellement en danger […] 2 000 emplois, mais les fabricants français de pailles et autres couverts sont en train de se réadapter et de faire évoluer leur offre », indique Bercy. « Pour l’instant, il n’y a pas encore de défaillances du fait de cette décision ». Cette nouvelle obligation pourrait même être l’opportunité, selon Agnès Pannier-Runacher, pour la France, de se doter d’une filière plastique d’origine végétale. Des initiatives ont déjà vu le jour : Casino produit sa vaisselle jetable avec de la bagasse, une pulpe de canne à sucre obtenue après l’extraction du jus. Mais, faute de producteurs à bas coût en Europe, les produits sont fabriqués en Chine. Lactips, société d’emballage, utilise la caséine de lait pour produire des plastiques solubles et biodégradables. D’autres utilisent le bioéthanol issu du sucre de canne.

Autre obligation : 100 % des plastiques recyclés d’ici à 2025 contre 23 % actuellement. Le secteur de la plasturgie s’est également engagé à recycler au moins 1 million de tonnes de plastiques à cette échéance contre 600 000 tonnes en 2018. Il est freiné dans sa démarche par le fait que « tous les plastiques ne [soient] pas recyclables dans les conditions technico-économiques actuelles », indique Adeline Pillet de l’Ademe. Mais les avancées technologiques devraient permettre de tenir les échéances gouvernementales.