Emplois et compétences de la transition écologique : un enjeu territorial ?

Le Réseau Emplois Compétences (REC) a organisé en décembre dernier un webinaire sur les métiers et compétences de la transition écologique. Il s’agissait de présenter les résultats préliminaires d’une étude portant sur trois territoires (Normandie, Centre Val de Loire et Pays de la Loire). Celle-ci a été menée par le Réseau des Carif-Oref (RCO), avec le concours de l’observatoire national de l’économie verte (Onemev) et le Haut-Commissariat aux compétences. Au travers de témoignages d’entreprises, il s’agissait d’apporter un éclairage qualitatif de l’impact de la transition écologique sur les activités et les métiers.

Les premiers résultats montrent que la transition écologique induit avant tout un besoin de connaissances complémentaires sur la quasi-totalité des métiers. Plusieurs facteurs influent sur leurs évolutions : la réglementation, les innovations technologiques, l’usage de nouveaux matériaux et la modification des habitudes de consommation.

Les données et informations recueillies lors de cette étude exploratoire contribueront à la construction d’un répertoire de compétences afin d’identifier les besoins en formation.

Selon les métiers, l’impact de la transition écologique sur les besoins en compétences est variable. Ils peuvent être classés en trois groupes types :

• Des métiers pour lesquels n’ont pas été identifiés de besoins en compétences particulières en lien avec la transition écologique, mais qui appellent des connaissances complémentaires sur les évolutions techniques, réglementaires voire de sensibilisation aux enjeux de la transition écologique. Sont concernés, par exemple, les métiers de la conduite avec une sensibilisation aux gestes de l’écoconduite ou les développeurs informatiques en lien avec une démarche numérique responsable.

• Des métiers qui requièrent une évolution des compétences. Il s’agit de métiers qui existent déjà mais pour lesquels il convient de renforcer les compétences existantes ou d’en acquérir de nouvelles, pour répondre aux évolutions réglementaires ou techniques. Cette montée en compétences s’opère via des modules de formation additionnels adossés à la formation de base.

A titre d’illustration :

Pour les métiers de couvreurs, le développement du photovoltaïque induit d’acquérir des compétences au niveau de la pose et de travailler en synergie avec d’autres corps de métiers comme les électriciens.

Pour les métiers de technicien de maintenance, l’éolien nécessite d’avoir des connaissances dans plusieurs domaines et d’acquérir des compétences complémentaires. Il faut aussi être capable de monter et de redescendre en rappel sur un mat, voire d’accéder au site en bateau dans le cas de l’éolien off-shore.

Pour les métiers de l’agriculture, l’usage de techniques et d’outils spécifiques (par exemple l’utilisation de drones), induit une modification des gestes métier et de nouvelles approches.

• Des nouveaux métiers qui émergent avec la transition écologique. Ce sont essentiellement des niches d’emplois, peu créateurs en volume de postes. Par exemple, le métier de méthaniseur ou de maçon en terre crue.

Un peu plus de 6 000 emplois sont directement liés à l’environnement en Bretagne soit 0,5 % de l’emploi total régional. Les trois quarts des emplois verts sont liés à la production et distribution d’énergie et d’eau, à l’assainissement et au traitement des déchets.

Si l’on ajoute les emplois « verdissants », c’est à dire les emplois dont les compétences sont amenées à évoluer afin de prendre en compte les enjeux environnementaux, le nombre total d’emplois s’élève à 196 000.

Les emplois verdissants relèvent surtout des domaines de la construction, du transport et de l’industrie. Ils représentent 15% des emplois régionaux.

Source : Insee, recensement de la population 2018 – Périmètre analyse : Observatoire national des emplois et métiers de l’économie verte