En France, le taux d’illettrisme en baisse

Entre 2011 et 2022, le taux d’illettrisme est passé de 7 % à 4 %. L’Insee appelle cependant à la prudence, la comparaison s’avérant délicate en raison d’un périmètre d’enquête différent (intégration, dans l’enquête 2022, des DOM, mais sortie des 16-17 et 65 ans). Par ailleurs, indique l’institut, l’amélioration de la maîtrise de l’écrit et du calcul s’explique aussi par l’allongement de la scolarité des nouvelles générations.

L’enquête met également en évidence une plus forte prévalence de difficultés féminines en calcul (près de 15 % contre 9 % pour les hommes).

La maîtrise des compétences de base varie selon :

• le lieu de scolarisation : les personnes ayant suivi une scolarité en dehors de la France ou arrivées en cours de scolarité ont plus de difficultés que celles ayant été scolarisées en France depuis toujours.
• le niveau de diplôme : 35 % des personnes peu ou pas diplômées sont en difficulté avec l’écrit ou le calcul
• le niveau de diplôme des parents : 19 % des personnes dont les parents sont peu ou pas diplômés sont en difficulté face à l’écrit

Par ailleurs, les difficultés face aux compétences de base sont plus importantes :

• dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV).
  Les résidents sont plus de 30 % à rencontrer des difficultés à l’écrit et en calcul. Et dans ces quartiers, on compte trois fois plus d’adultes en situation d’illettrisme qu’ailleurs. En cause : une plus forte proportion de personnes n’ayant pas été scolarisées en France et de personnes peu ou pas diplômées.

• dans les départements d’Outre-mer (DOM).
  Un habitant sur quatre est en difficulté face à l’écrit et trois sur dix l’est avec le calcul. Ces difficultés s’expliquent notamment par la surreprésentation de personnes peu ou pas diplômées dans ces territoires.

Si l’étude de l’Insee n’évalue pas les compétences numériques des répondants, elle pointe les conséquences de la non ou faible maîtrise des compétences de base sur les usages numériques. « Les déterminants de l’illectronisme sont d’ailleurs les mêmes que pour les difficultés à l’écrit : l’âge, le niveau de diplôme ou le lieu de résidence », indique-t-elle.

Les personnes en difficulté avec l’écrit utilisent moins Internet que les autres et cette différence augmente avec l’âge. Elles entreprennent moins de démarches administratives elles-mêmes. Un quart des personnes en difficulté avec l’écrit ou le calcul estime qu’Internet complexifie les démarches administratives. Une proportion de dix points supérieure à l’ensemble de la population.

Développée par l’Agence nationale de la cohésion des territoires (ANCT), la cartographie nationale des lieux d’inclusion numérique permet aux professionnels de l’accompagnement d’orienter les publics en difficulté avec le numérique, vers des lieux de proximité adaptés à leurs besoins. Points d’accueil numérique labellisés France service, lieux accueillants des conseillers numériques, points relais CAF, France Travail, lieux situés en QPV, dans les territoires ruraux ou encore campus connectés. Plus de 19 000 lieux sont actuellement référencés au niveau national, dont près de 800 en Bretagne.