Enseignement supérieur. Comment les universités bretonnes conjuguent rentrée et gestes barrières ? (suite)
L’Université Rennes 1 ouvre ses portes aux étudiants le 1er septembre, ce qui est un « défi », reconnaît David Alis, son président. Elle a proposé, cet été, aux 5 000 nouveaux étudiants qu’elle s’apprête à accueillir, des webconférences pour les familiariser avec la vie du campus, les conditions d’accueil… Pour assurer des conditions optimales à l’enseignement à distance, l’université s’est dotée de 2 500 postes informatiques en accès libre et de 150 salles informatiques. Elle a par ailleurs renforcé le wifi.
Olivier David, président de Rennes 2, annonce qu’une attention particulière sera portée aux néobacheliers « qui ont fini l’année scolaire dans des conditions délicates et qui arrivent dans un nouvel environnement ». Afin d’accueillir ses plus de 30 000 étudiants, le sens de circulation sur le campus, les horaires, l’organisation des cours et la pause méridienne ont été revus. Les salles de travaux dirigés sont équipés de plexigas. Ce sont les professeurs qui changeront de salles et non les étudiants. L’université propose, quant à elle, à partir du 7 septembre, « une semaine de prérentrée en plus petits groupes » pour les L1, puis le 14 septembre pour les L2 et le 16 septembre pour les L3.
Les deux universités rennaises panacheront, pour les cours, distanciel et présentiel. Les salles de cours libérées par les filières pouvant proposer un enseignement hybride seront utilisées par des étudiants dont les cours ne peuvent être dispensés à distance (langue, musique…).
A l’Université de Bretagne Sud, c’est le présentiel, masqué et avec le respect des gestes barrières (distanciation physique, dans et autour des locaux) qui prévaut. Des formations hybrides pourront être proposées dans les cursus à fort effectif : classes virtuelles ou enseignement asynchrone. 300 000€ ont été investis par l’Université pour se doter de nouveaux outils numériques. L’UBS espère passer le cap des 10 000 étudiants cette année, dont 3 000 en première année. Elle propose une cinquantaine de formations en alternance « avec 1 600 étudiants en contrat de professionnalisation, d’apprentissage ou en reprise d’études ». C’est 16 % des effectifs de l’UBS, qui est ainsi « le premier opérateur de l’alternance dans l’enseignement supérieur en Morbihan », se félicite Virgine Dupont, la nouvelle présidente.
A l’Université de Bretagne Occidentale (UBO – Brest, Quimper, Morlaix), la crise a engendré 1,3 million d’euros de coûts supplémentaires, même si des dépenses ont été réduites (moins de frais de déplacements, baisse des dépenses de fluides…). Près de 23 000 étudiants doivent y faire leur rentrée ! Tous ne seront pas en présentiel en même temps : l’université compte, en effet, développer l’enseignement à distance ou le « commodal » permettant à la moitié des étudiants de suivre les cours dans l’amphi et « l’autre moitié, chez eux ou dans un autre amphi, à suivre le même cours par vidéo ». L’université doit également faire face à une baisse des heures en formation continue, qui représentent « habituellement 10 millions d’euros par an, soit 5 % [du] budget ».