Entreprise. Pas de déferlement de défaillances pour l’instant
La crise sanitaire et économique va-t-elle provoquer des défaillances d’entreprise en masse ? C’est la crainte de nombreux observateurs économiques. Crainte, pour l’instant démentie par les chiffres du Conseil national des administrateurs et mandataires judiciaires (CNAJMJ) qui indique qu’en mai, seules 1 317 demandes de procédures collectives (plan de sauvegarde, redressement, liquidation) ont été transmises aux tribunaux de commerce. Un chiffre 2 fois inférieur à celui de mai 2019, qui était pourtant une année à faibles faillites.
Le cabinet Altares a, pour sa part, recensé au total, à la fin mai, 13 920 procédures contre 23 535 à la même période l’an dernier. Soit, selon Thierry Millon, « 9 600 entreprises [qui auraient] évité la défaillance depuis le début de l’année ».
Pourquoi des chiffres aussi bas alors qu’une crise économique et des faillites sont annoncées ? Parce que les tribunaux ont totalement stoppé leur activité au début du confinement, réduisant ainsi de 85 % le niveau des défaillances. Ils se sont ensuite organisés pour traiter, à distance, les dossiers et rendre, par visio, les audiences, mais sans revenir pour l’instant au rythme habituel. Ensuite, les entreprises ont été aidées et soutenues : report des charges sociales, prêts garantis par l’Etat,… Elles ont désormais jusqu’au 24 août pour se déclarer en cessation de paiement contre 45 jours habituellement.
Les défaillances d’entreprises devraient donc, logiquement, augmenter dès septembre du fait de la réduction des aides étatiques. Puis, celles qui ne pourront rembourser les prêts garantis par l’Etat, se retrouveront en difficulté.