Étude Dares. En 2022, huit métiers sur dix en tension forte
Au niveau national, les tensions sur le marché du travail sont au plus haut niveau depuis 2011, selon une étude de la Direction de l’animation de la recherche, des études et de la statistique (Dares) et de Pôle emploi, parue en novembre 2023. Quels sont les métiers les plus en tension ? Quelles sont les origines de ces tensions ?
L’indicateur de tension sur le marché du travail est une mesure des déséquilibres observés entre les offres d’emploi émanant des entreprises et la demande d’emploi.
Dans un contexte marqué par une forte reprise de l’emploi après la crise de la Covid-19 et une baisse du taux de chômage, les tensions sur le marché du travail atteignent en 2022 leur plus haut niveau depuis 2011. Elles augmentent dans une très grande majorité de métiers.
Des difficultés particulièrement importantes dans l’industrie et le bâtiment
Les tensions sur le marché du travail se font particulièrement sentir dans les métiers de l’industrie et du bâtiment, déjà habituellement sous pression. Ces deux secteurs regroupent 27 des 30 métiers les plus en tension en 2022. Il s’agit principalement de métiers d’ouvriers qualifiés ou de techniciens. Ces difficultés de recrutement sont également marquées dans les métiers de l’informatique et des télécommunications, ainsi que celui d’infirmier.
Parmi les 30 métiers les plus en tension en 2022, presque tous rencontrent une pénurie importante, voire très importante, de main-d’œuvre disponible. Les deux tiers de ces métiers ont un besoin d’embauche intense (forte ou très forte intensité d’embauches).
L’origine des tensions varie d’un métier à l’autre
Les facteurs de tension dans les emplois et les causes de ces difficultés de recrutement sont multiples et varient selon les métiers et les territoires. Elles peuvent être liées à d’importants besoins de recrutement, à des conditions de travail ou d’emploi peu attrayantes, à une pénurie de main-d’œuvre disponible, à une instabilité dans l’emploi, à un écart entre les compétences recherchées par les employeurs et celles détenues par les demandeurs d’emploi, ou encore à une inadéquation géographique.
Vingt-cinq métiers sur les trente les plus en tension nécessitent une formation spécifique.
Dans certains cas, ces tensions résultent d’une inadéquation qualitative malgré un nombre suffisant de demandeurs d’emploi par rapport aux besoins.
Et en Bretagne, combien de métiers sont en tension ?
En Bretagne, sur les 186 familles de métiers répertoriées, 143 rencontrent des tensions dans un ou plusieurs départements. L’intensité des difficultés de recrutement peut varier d’un département à l’autre. Par exemple, les tensions au sein de la famille de métiers « employés des transports et du tourisme » sont fortes dans le Finistère et les Côtes-d’Armor, mais modérées en Ille-et-Vilaine et dans le Morbihan.