Étude. Qui sont les agricultrices bretonnes ?

En 2020, près de 17 000 femmes travaillent de façon permanente dans les exploitations agricoles bretonnes. Qui sont ces professionnelles représentant 30% des actifs agricoles ? Les cheffes d’exploitation et les coexploitantes ont-elles des parcours différents de leurs confrères ? Leurs exploitations sont-elles similaires ? Basée sur les chiffres du dernier recensement agricole, une étude de la Draaf Bretagne brosse leur portrait et analyse leur place au sein du monde agricole breton.

 

 

Si la part des femmes en Bretagne et en France, tous secteurs d’activité confondus est proche de la parité (48%), celle des cheffes d’exploitation en Bretagne stagne depuis 20 ans. En revanche, l’emploi familial est en baisse et la main d’œuvre salariée féminine progresse. La participation des femmes aux activités agricoles est donc de plus en plus visible.

Chiffres clés

27 %

des chefs d’exploitation ou coexploitants sont des femmes

44 %

de la main-d’œuvre familiale se compose de femmes

32 %

de la main-d’œuvre non familiale est constituée de femmes

1/3

des exploitantes travaillent en Gaec

4 000

exploitations agricoles sont dirigées par une femme

90

exploitations bretonnes sont exclusivement féminines (exploitante et associées)

Visuel GREF

Des cheffes d’exploitation ou coexploitantes plus âgées...

Globalement, les cheffes d’exploitation ou coexploitantes sont plus âgées que leurs homologues masculins. L’écart entre les deux sexes est de deux ans.

Selon l’activité de la ferme, l’âge de la responsable ou coresponsable n’est pas le même. Il est plus élevé dans les grandes cultures (57 ans en moyenne) mais plus jeune dans le maraîchage ou l’horticulture (47 ans en moyenne).

Par ailleurs, certaines femmes prennent la tête de l’exploitation à la retraite de leur conjoint, ce explique qu’elles soient 15% à devenir cheffe d’exploitation à plus de 50 ans contre seulement 2% des hommes.

Les installations sont donc globalement plus tardives pour les femmes qui ne sont que 34% à accéder aux responsabilités avant 30 ans contre 69% des hommes.

...et plus diplômées

En plus d’un écart concernant l’âge, les femmes en responsabilité agricole ont aussi suivi un parcours de formation différent de celui des hommes.

Quel que soit leur âge, elles ont un niveau de formation, agricole ou non, supérieur à celui de leurs confrères. Parmi les moins de 40 ans : elles sont 56% à posséder un diplôme supérieur au bac contre 30% des hommes.

Elles s’affranchissent également plus qu’eux de l’enseignement agricole. Quatre exploitantes sur dix n’ont pas suivi cette voie contre 12% des hommes. C’est aussi le cas parmi les plus jeunes : 25% pour les femmes de moins de 40 ans contre 8% pour les hommes.

Enfin, dans les formes sociétaires, les femmes sont plus souvent déclarées coexploitantes que responsables d’exploitation. Elles ne représentent pourtant que 27% des associés travaillant dans ce type d’exploitation et leur temps de travail est très proche de celui des hommes. 82% des femmes y travaillent à temps plein contre 87 % des hommes.

Chiffres clés

51 ans 1/2

l’âge moyen des cheffes d’exploitation ou coexploitantes

44 %

des cheffes d’exploitation ou coexploitantes ont plus de 55 ans

15 %

des cheffes d’exploitation ou coexploitantes ont moins de 40 ans

Quelles sont les spécificités des exploitations agricoles dirigées par des femmes ?

Les exploitations individuelles dirigées par une femme sont plus petites que celles qui ont un homme à leur tête. Elles ont donc un potentiel de production moins élevé.
Les exploitantes ou coexploitantes travaillent plutôt dans des exploitations très spécialisées, telles que les équidés (46%), les ovins et caprins (36%), volailles (33%) ou encore l’horticulture (32%). Elles sont moins présentes en production porcine (21%).

Visuel GREF

Enfin, les agricultrices sont plus souvent engagées que leurs confrères dans l’agriculture biologique : 14% contre 11% pour les hommes). Ce choix est encore plus marqué chez les moins de 40 ans où 26% des exploitantes ou coexploitantes travaillent dans une exploitation certifiée en agriculture biologique ou en cours de conversion, contre 16% pour les hommes. Cet écart se constate également dans le maraîchage et dans l’horticulture où la part des exploitantes bio est de 42% contre 35% chez les hommes.

Aller plus loin

Témoignage d’une agricultrice

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