Etudiant-entrepreneur. Quels sont les atouts de ce double statut ?
Lancé en 2014, le plan national destiné à développer l’esprit d’entreprise et d’innovation des étudiants a donné naissance au programme Pépite et au statut d’étudiant-entrepreneur. Qui sont ces jeunes entrepreneurs ? Quels atouts revêt ce double statut ?
Depuis sa création, le statut d’étudiant-entrepreneur a séduit 8 200 jeunes, accompagnés sur l’un des 30 pôles Pépite qui dispensent suivi, accompagnement avec un enseignant et un entrepreneur, « formations sur mesure avec des programmes adaptés aux besoins des jeunes entrepreneurs, ateliers animés par des experts, mentorat, espaces de coworking… » détaille Alain Asquin, délégué ministériel à l’entrepreneuriat étudiant.
Outre cet accompagnement, le statut d’étudiant-entrepreneur permet de garder une couverture sociale, de conserver son logement au Crous, de bénéficier du système de garantie Visale, de bénéficier des laboratoires universitaires… Il donne aussi accès aux concours d’entrepreneuriat étudiant qui permettent de gagner des financements ainsi qu’une visibilité.
Si tous les étudiants-entrepreneurs saluent le dispositif, ils révèlent que l’accompagnement est inégal selon les territoires et qu’il est parfois difficile « d’avoir un soutien adapté dans un secteur pointu », ce que reconnaît Jean-Pierre Boissin, fondateur de Pépite France. La Bretagne et les Pays-de-la-Loire sont les régions qui ont poussé le plus loin l’accompagnement des jeunes quand la dynamique est plus lente en Ile-de-France. Les bénéficiaires regrettent par ailleurs de ne pas bénéficier d’un soutien financier leur permettant de s’investir pleinement, à 100 %, dans leur projet. Beaucoup ont des jobs alimentaires. Alain Asquin regrette aussi la frilosité des banques qui préfèrent investir dans une entreprise déjà avancée.
Lætitia Gabay-Mariani, chercheuse en sciences de gestion, a analysé le profil des lauréats du prix Pépite. Elle constate une surreprésentation des projets technologiques et des étudiants issus d’écoles d’ingénieurs. Par ailleurs, les femmes sont minoritaires (34 % en 2018) même si leur nombre progresse.