Inscription automatique à France Travail : ce qui change à partir de janvier 2025

La loi pour le plein emploi du 18 décembre 2023 vise à renforcer l’accompagnement des personnes en recherche d’emploi afin d’améliorer leur insertion professionnelle. Principale nouveauté depuis le 1ᵉʳ janvier 2025 : l’inscription généralisée de toutes les personnes sans emploi auprès de France Travail. Qu’est-ce que ça change ? Quelle incidence sur les chiffres du chômage ? 

Depuis le 1ᵉʳ janvier 2025, tous les bénéficiaires du RSA et leurs conjoints, les jeunes accompagnés en Mission locale et les personnes accompagnées par le réseau Cap Emploi sont automatiquement inscrits comme demandeurs d’emploi auprès de France Travail. 

La réforme a également pour conséquence la création de deux nouvelles catégories de demandeurs d’emploi, suite aux recommandations du Conseil national de l’information statistique (CNIS).  

Les nouveaux demandeurs d’emploi seront classés dans une « catégorie d’attente » baptisée « G ». Ils y resteront jusqu’à leur entretien d’orientation, qui déterminera leur répartition dans l’une des catégories allant de A à F. Cette dernière, également nouvellement créée, s’adresse aux personnes qui connaissent des freins pour accéder à l’emploi et qui ont besoin d’être orientées vers un parcours social. 

Tableau de la liste des catégories de la demande d’emploi et définition

Les demandeurs d’emploi en catégories A, B et C sont tenus de rechercher un emploi.  

Vers une hausse administrative du nombre de demandeurs d’emploi

Au niveau national, environ 1,2 million de personnes vont être automatiquement inscrites en janvier à France Travail. Parmi elles, un million de bénéficiaires du RSA et 200 000 jeunes suivis par les Missions locales. Une évolution notable puisque jusqu’à présent seuls 42 % des bénéficiaires étaient inscrits à France Travail 

Ce changement légal induira une hausse du nombre de demandeurs d’emploi inscrits à France Travail, indépendamment de la situation conjoncturelle. Au final, cela représente 7,1 millions de personnes potentiellement inscrites à France travail, toutes catégories de demandeurs d’emploi, contre 5,9 millions fin novembre 2024. 

En Bretagne, au regard du poids de la région dans la demande d’emploi, il est possible d’estimer à environ 55 000 le nombre de demandeurs d’emploi supplémentaires induit par la réforme. 

Évolution du nombre de demandeurs d’emploi en Bretagne, toutes catégories confondues

Si les chiffres relatifs à la demande d’emploi vont mécaniquement augmenter, les taux de chômage mesurés par l’Insee ne devraient pas connaître les mêmes évolutions puisqu’ils sont calculés sur des bases différentes. 

Pour évaluer l’impact réel de cette réforme sur l’évolution de la demande d’emploi et sur le taux de chômage, il faudra attendre la publication des chiffres du 1er trimestre 2025 qui seront produits par le Ministère du travail et l’Insee. À cette occasion, nous vous proposons d’organiser un webinaire afin de vous accompagner dans l’appropriation de ces données. 

Un parcours d’accompagnement rénové

Les nouveaux inscrits vont être conseillés et orientés, selon leur situation, vers un organisme référent le plus à même de les accompagner (France Travail, Missions locales, Cap emploi, Conseil départemental et délégataires) et accéderont à un ensemble de services. 

Un parcours d’accompagnement leur sera proposé. Il débutera par un entretien de diagnostic global de leur situation. À l’issue de celui-ci, un contrat d’engagement précisant un plan d’actions et des obligations avec des objectifs en termes d’insertion sociale et professionnelle sera signé entre le demandeur d’emploi et l’organisme référent. Des formations peuvent être proposées en cas de besoin. 

Mieux répondre aux besoins en emploi et compétences

Parallèlement à ces évolutions réglementaires, le Répertoire Opérationnel des Métiers et des Emplois (ROME), outil au service d’un rapprochement entre offre et demande d’emploi, continue de s’enrichir, en partenariat avec les branches professionnelles, les OPCO et autres acteurs. 

L’évolution du ROME vise à répondre à l’objectif de plein emploi, à mieux identifier les besoins en emploi et compétences et à faciliter les mobilités professionnelles, dans un contexte de fortes tensions sur le marché de l’emploi et de nombreuses transitions (écologiques, numériques, etc.) 

Fin 2024, 400 nouvelles fiches métier ont été ajoutées, portant leur nombre à 1 056. À terme, plus de 2 500 fiches métier seront proposées. Chaque fiche liste les dénominations d’emplois/métiers les plus courantes, un descriptif du métier et liste les activités et compétences associées. Elles sont accessibles sur le site Métierscope. 

Aller plus loin

Les évolutions de la loi pour le plein emploi qui entrent en vigueur en janvier 2025

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France Travail, 12/2024

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CNIS, 09/2024 

Projet de loi pour le « plein emploi » : France Travail à l’horizon ! 

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GREF Bretagne, 06/2023