Grandes écoles. Chamboulées par la crise sanitaire
Quel est l’impact de la crise sanitaire sur les grandes écoles ? Elles font face à la désertion de nombreux étudiants étrangers mais compensent cette perte par les inscriptions de jeunes souhaitant retarder leur entrée sur le marché du travail. La baisse des étudiants internationaux affecte toutefois leurs recettes et Philippe Jamet, ex-président de la Confédération des grandes écoles (CGE) estime que la situation perdura « pendant 2 ou 3 ans ».
Pour contrebalancer cette situation, les écoles concluront, à l’étranger, des partenariats avec des universités locales, pour dispenser leurs enseignements. Elles misent aussi sur la formation continue car de nombreux métiers vont, du fait de la crise, accélérer leur mutation.
Enfin, la transformation numérique qu’elles sont obligées de vivre va reformater leur stratégie, induire « une nouvelle façon d’enseigner ». De nombreuses grandes écoles investissent actuellement dans du matériel, recrutent des ingénieurs pédagogiques… pour développer leur offre à distance ou hybrider leurs formations. Selon Philippe Jamet, l’enseignement à distance reste vécu « par les enseignants et les étudiants comme un fonctionnement en mode dégradé ». La montée en gamme des enseignements à distance « va avoir une incidence sur le modèle économique et sur la mutualisation des enseignements entre écoles », analyse-t-il. Mutualisation des fonctions support, des enseignements de base, partenariat avec les Gafam… tout est ouvert. Des rapprochements, voire des fusions, des disparitions d’écoles pourraient avoir lieu.
- Lire : Dans l’enseignement supérieur, l’heure de gloire des « ingénieurs pédagogiques ». Le Monde, 13/10/20
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