Handicap. Vers un transfert partiel des activités de l’Agefiph ?
L’inquiétude monte à l’Agefiph. Créé en 1987 pour gérer les contributions financières des entreprises ne respectant pas l’obligation légale d’employer au moins 6 % de personnes en situation de handicap, les activités du fonds pourraient être partiellement absorbées par Pôle emploi. En cause : un document interne de Pôle emploi auquel les Echos ont eu accès.
Ce document interne s’intègre dans le contexte, plus global, de réforme des politiques d’insertion professionnelle des personnes en situation de handicap. Désormais, l’emploi direct est privilégié aux quotas et les moyens des entreprises adaptées vont fortement augmenter en contrepartie d’une restructuration de leurs pratiques. Reste à engager la remise à plat de l’accompagnement des personnes handicapées, activité portée par plusieurs acteurs, ce qui rend « difficilement lisibles les politiques de l’emploi pour les employeurs et les personnes handicapées », indique Sophie Cluzel, secrétaire d’Etat en charge du dossier.
Fin mai, une concertation entre syndicats et associations de personnes handicapées a ouvert la voie au passage des réseaux Cap emploi dans le giron de Pôle emploi. C’est dans ce contexte qu’intervient la note du ministère du Travail sur la possibilité « de confier le catalogue de prestations spécialisées, actuellement conçu par l’Agefiph, aux deux acteurs opérationnels chargés de l’insertion professionnelle des personnes en situation de handicap ».
Les opposants à cette démarche rappellent que Pôle emploi n’accompagne que les demandeurs d’emploi alors que l’Agefiph aide également les entreprises et les étudiants. L’entourage de la secrétaire d’Etat indique attendre « des retours des différents acteurs concernés sur leurs offres de services avant d’arbitrer ».
Pour rappel, le taux de chômage des personnes handicapées est de 19 %, un taux plus de 2 fois supérieur à celui de l’ensemble de la population. Un demi-million de personnes en situation de handicap sont inscrites sur les listes de Pôle emploi. Leur taux d’emploi dans le privé a progressé mais n’est que de 3,4 %. Il est de 5,2 % dans le public mais reste insuffisant (taux légal de 6 %).