IAA. 1/3 des entreprises confrontées à l’absentéisme
Comment l’industrie agroalimentaire fait-elle face aux contraintes engendrées par la pandémie ? L’Association nationale des industries alimentaires (Ania) a mené une enquête à laquelle 530 entreprises ont répondu. Si, dans le secteur, le taux moyen d’absentéisme national est de moins de 10 %, il dépasse 20 % pour 11 % des adhérents et 30 % pour 6 %. 11 % des entreprises sont concernées par le droit de retrait décidé par 13 % de leurs effectifs.
Les raisons des absences sont diverses. En Ile-de-France, qui concentre 40 % de l’absentéisme, elles sont liées à la crainte du Coronavirus, aux problèmes de garde d’enfants, aux difficultés liées aux transports en commun, mais aussi à l’absence de masques au travail. La situation varie selon les régions. 18 % des entreprises de Nouvelle-Aquitaine se disent concernées par l’absentéisme.
Pour remplacer les salariés, les entreprises de l’IAA peuvent faire appel à des saisonniers ou à des prêts de main-d’oeuvre mais ces solutions sont jugées insuffisantes ou peu satisfaisantes. Cette situation engendre une baisse de productivité, recul qui pourrait s’accentuer avec un recours plus massif au chômage partiel. Pour l’instant, seules 30 % des PME y ont recours.
Dans toutes les régions, les 3/4 des entreprises de l’IAA constatent une chute de leur chiffre d’affaires. Mais la baisse varie d’une région à l’autre. Elle est de plus de 50 % pour la moitié des entreprises d’Ile-de-France quand seulement 8 % des entreprises bretonnes connaissent le même sort (21 % en Nouvelle-Aquitaine). Fait notable : 1 entreprise française de l’IAA sur 5 envisage une hausse de son chiffre d’affaires.
1/3 des entreprises ont fermé au moins un site industriel depuis la pandémie. Plus de la moitié s’estime contrainte dans son accès au marché. La moitié subit des difficultés d’approvisionnement, notamment en carton. Le surcoût moyen du transport est de 16 %.
L’IAA, ce sont 17 723 entreprises qui emploient 427 594 personnes et génèrent un chiffre d’affaires total de 180 milliards d’euros. 80 % sont des TPE et PME réparties sur toute la France.
Richard Giradot, président de l’Ania, indique que l’IAA a besoin de 1,5 million de masques par semaine. Il s’inquiète pour la santé morale et physique des salariés du secteur. Sa plus grande crainte est l’absentéisme qui « risque de se développer encore avec la propagation du virus à l’ouest de la France qui est le réservoir de l’agroalimentaire ». Autre crainte, que les problèmes de transport ne pertubent le recrutement de 25 000 saisonniers du mois de mai.