Illettrisme. Avec la crise sanitaire, des difficultés en plus…
En France, ils sont 7 %, âgés de 18 à 65 ans, à connaître des manques dans les acquis des savoirs de base (calcul, écriture, lecture). Avec le confinement, les illettrés rencontrent des obstacles supplémentaires avec la perte de leur réseau d’entraide et l’émergence des nouveaux écrits de la vie quotidienne notamment (attestation de déplacement, consignes sanitaires, démarches administratives, modalités de paiement en ligne…).
Alertés par les professionnels, le Gouvernement a mis en ligne des explications sur l’épidémie, les gestes à adopter et des attestations simplifiées en Falc (Facile à lire et à comprendre) utilisant des pictogrammes illustrant chaque situation de sortie par exemple.
L’école à la maison a aggravé les inégalités scolaires. Certains parents ne peuvent aider leur enfant à la maison par leur « incapacité à pouvoir utiliser les logiciels ou les moyens d’échange avec les enseignants ».
Les centres de formation ont fermé comme Addeski, situé à Morlaix. L’association, pourtant, tente de préserver le lien social : « l’apprenant et l’aidant communiquent par téléphone. Même s’il n’y a plus de suivi pédagogique, la solidarité est toujours là ». Mais son président, Francis Gapp alerte « l’épidémie entraîne une fracture sociale ».
En entreprise, ils sont 1,5 million à assurer des postes dans différents secteurs d’activités comme « l’entretien, les services à la personne, la livraison, dans les exploitations agricoles ou dans le bâtiment, précise Hervé Fernandez, directeur de l’Agence nationale de lutte contre l’illettrisme (ANLCI) » où le télétravail n’est pas possible. Il espère qu’après la crise, « le mérite qui revient à tous ceux qui ont fait tourner le pays sera reconnu. Quel que soit le niveau d’études ».