Index de l’égalité. Une nécessaire refonte selon les syndicats
Créé il y a 2 ans par la loi « Pour la liberté de choisir son avenir professionnel », l’index de l’égalité, obligatoire pour les entreprises d’au moins 50 salariés, scrute le sujet au travers de 5 critères. De par son obligation de résultat pour les entreprises n’atteignant pas la note minimale de 75 sur 100, il permet des avancées.
En 2019, 17 % des entreprises de plus de 1 000 salariés avaient un score inférieur à ce seuil. Elles n’étaient plus que 4 % en 2020. Pour autant, il ne résout pas tout et reste perfectible : défaut de transparence et des indicateurs qui se compensent selon Terra Nova, non prise en compte des inégalités de temps de travail, des critères d’âge, de handicap… autant de discriminations « qui se renforcent les unes les autres » pour l’économiste Carmen Diop.
Les syndicats (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, Unsa, la FSU et Solidaires), dans un communiqué commun, souhaitent également une refonte de l’index. Ils espèrent que la concertation d’octobre prochain sur l’ajout d’un nouveau critère (la part des femmes dans les cadres dirigeants) se penchera également sur ces 4 points : le mode de calcul de la note salariale qui sous-évalue les inégalités, le renforcement de sa transparence, les moyens financiers du rattrapage et l’extension de l’obligation de résultat à la fonction publique. Ils rappellent que la crise sanitaire « risque de se traduire par une augmentation des inégalités et un recul de la situation des femmes » du fait du gel temporaire de la plupart des négociations et plans d’action sur le sujet.
Les résultats de l’index 2020, publiés le 8 mars, interrogent car les salariés en chômage partiel ne sont pas pris en compte dans les calculs. Or, l’an dernier, 2,4 millions de salariés, dont près de 1 million dans des entreprises de plus de 50 salariés, ont été concernés par cette mesure.