Jeunes. Premières victimes de la crise économique : entre chômage et poursuite d’études
A cause de la crise sanitaire, ils ont arrêté leurs études, leur stage, perdu leurs petits boulots ou CDD… « Tous les indicateurs sont au rouge pour les moins de 25 ans » avec un taux de chômage qui explose (+29 % pour le mois d’avril et -69 % d’offres d’emploi). 700 000 jeunes devraient arriver sur le marché du travail en septembre 2020.
Les secteurs les plus impactés sont ceux liés à la communication ou aux médias, suivis de l’hôtellerie restauration, l’automobile, l’aéronautique…
Les spécialistes alertent : la crise rendra leur stabilisation plus lente sur le marché de l’emploi et leurs conditions de rémunération moins favorables, y compris pour les diplômés. Une situation qui pourra perdurer pendant plusieurs années. Et demandent des mesures d’accompagnement au premier emploi, le report des premières mensualités de remboursement des prêts étudiants, l’allégement du coût du travail pour les jeunes… D’autres vont plus loin avec l’ouverture du RSA au moins de 25 ans.
Pour certains jeunes, la décision est prise : poursuivre ses études d’une année pour retarder l’entrée sur le marché du travail. Les cursus spécialisés en profitent, au point que certaines inscriptions ou dates de rentrées soient décalées. Une décision toujours pas à la portée de tous les jeunes. Une année d’études supplémentaire a un coût et n’est pas toujours réalisable, notamment concernant les cursus en alternance, puisqu’il est difficile actuellement de « trouver un employeur ». Et est-ce rentable ? entre course aux diplômes et « stratégie de différenciation », expression utilisée par Philippe Lemistre, chercheur et économiste au Céreq qui l’analyse : « faire un deuxième master n’est rentable que si peu d’étudiants le font, et si c’est un phénomène générationnel ponctuel ».