La filière bretonne du textile et du cuir manque de bras !

Source du graphique : https://www.bretagne.cci.fr/economie-et-territoires/nos-publications/l-emploi-dans-l-industrie-textile-en-bretagne

Composées à 80 % de TPE, la filière bretonne du textile, du cuir et de l’habillement compte près de près de 350 entreprises. Si elles maillent tout le territoire breton, elles sont présentes en plus grand nombre sur la façade atlantique et les zones d’emploi de Rennes, Saint-Malo, Vitré et Fougères. La fabrication textile a plutôt lieu dans le Morbihan et le Finistère, l’habillement et le travail du cuir/de la chaussure sont plutôt l’apanage de l’Ille-et-Vilaine.

La filière emploie plus de 3 000 salariés, essentiellement des femmes (71, 7 %), ouvrières (qualifiées ou non), âgées de plus de 50 ans. L’emploi est porté par le dynamisme de la filière du cuir et des chaussures dont les effectifs ont bondi de 156 % entre 2015 et 2021.

Sa présence est particulièrement importante dans les zones d’emploi de Fougères et de Quimper qui concentrent à elles deux 51 % des effectifs salariés de la filière textile en Bretagne.

Source du graphique : Cf page 11 de l’étude  https://www.calameo.com/read/0029167368aac6077571e?page=1

Confrontées à un surcroît d’activité et une pyramide des âges vieillissante, les entreprises de la filière envisagent de recruter, d’ici à 2 ans, près de 1 200 nouveaux collaborateurs. 69 % de ces projets concernent des postes de production (couturiers, piqueurs, coupeurs, etc.) de niveau bac ou infra bac. Seuls 9 % des postes ciblent des bacs +5 ou plus. Ces intentions de recrutement sont polarisées sur Fougères, Quimper, Vitré et Brest et portées, à 40 %, par l’industrie du cuir.

Mais parvenir à recruter ces nouveaux collaborateurs sera compliqué. Déficit d’image, faible nombre de candidats, inadéquation entre les besoins et les compétences, concurrence entre entreprises industrielles pour les mêmes candidats expliquent, entre autres, les difficultés rencontrées par les employeurs de la filière. Elles sont particulièrement importantes sur les postes de production, et notamment de couturiers, alors qu’il en faudrait 450 de plus, sous deux ans, en Bretagne.

Un ressenti confirmé par l’enquête Besoin en main-d’œuvre 2023 de Pôle emploi et du Crédoc qui place la filière textile, habillement, cuir, chaussures en pole position du top 10 des recrutements les plus difficiles en Bretagne.

Apprentissage, formation initiale ou continue, de nombreuses possibilités mènent aux métiers de la filière textile, habillement, chaussure et cuir.

Source du graphique : https://www.calameo.com/read/0029167368aac6077571e?page=1 page 17

L’apprentissage séduit les entreprises, surtout pour former puis recruter des personnes en CAP et bac +2 (BTS essentiellement).

Les attentes des industriels de la filière ne semblent pas en adéquation avec l’offre, pourtant diversifiée (écoles de mode, BTS ou CAP, mais aussi DUT ou cursus universitaire), de la formation initiale. Ils déplorent qu’elle ne forme pas suffisamment de candidats, et notamment de personnels de production de niveau bac, pour pallier la pénurie de talents.

Quant à la formation continue, son utilisation progresse notamment pour recruter des nouveaux profils : des personnes en reconversion et des demandeurs d’emploi via des dispositifs tels que les POEI et POEC. Elle permet de pallier le déficit de candidats en formation initiale. Mais ces nouveaux viviers de main-d’œuvre ne sont identifiés que par 42 % des recruteurs.

Les entreprises de la filière doivent également davantage formaliser et anticiper leurs besoins en compétences dans le cadre d’une Gestion prévisionnelle des emplois et des compétences (GPEC). Elles expriment un fort besoin de formation continue pour leurs personnels en digitalisation/numérique et en production.