La fracture numérique touche aussi les jeunes et les actifs
La dématérialisation des démarches administratives et la numérisation croissante entraînent des ruptures de droits, pour les individus. Le Hub Bretagne a mené, en 2023, une enquête auprès des professionnels et propose des clés de compréhension de l’écosystème breton, de ses publics et de ses enjeux.
31 % des personnes de 18 ans et plus en France métropolitaine sont « éloignées du numérique ». C’est ce que révèle le dernier rapport de l’Agence nationale de la cohésion des territoires (ANCT).
En Bretagne, plus de 900 000 personnes sont ainsi concernées par des fragilités socionumériques selon le Portrait territorialisé de la relation e-administrative (PorTReA).
Qui est concerné par la fracture numérique ?
Malgré une bonne couverture du réseau régional, l’accès au numérique reste particulièrement difficile pour ceux qui en ont le plus besoin, comme les personnes handicapées, les jeunes précaires et les bénéficiaires des minima sociaux, compliquant ainsi l’accès à leurs droits.
Souvent associée à tort aux personnes âgées, la fracture numérique touche de plus en plus de jeunes et d’actifs, elle est attribuée à des facteurs socio-économiques tels que le faible niveau de revenu, l’isolement social et l’absence de diplôme.
Le mythe des « digital natives »
Les jeunes adultes ne sont pas épargnés par les difficultés liées au numérique. Le sentiment de ne pas maîtriser suffisamment les outils numériques pour les utiliser pleinement est en forte hausse (passant de 8 % à 19 % ces deux dernières années), chez les jeunes de 18 à 24 ans. Près d’un jeune sur cinq se sent en difficultés.
Les 18-24 ans rencontrent par ailleurs le plus de freins liés à un accès difficile à internet (17 %) et à un équipement dépassé (18 %).
Les jeunes adultes, à l’aise sur les usages numériques liés aux loisirs et à la communication, sont plus en difficultés concernant les démarches administratives en ligne. 76 % des 18-24 ans affirment ne pas toujours réussir à effectuer leurs démarches en ligne, contre 53 % des 70 ans et plus.
Source : Diagnostic régional de l’écosystème breton de l’inclusion numérique-Hub Bretagne-2023
Qui sont les professionnels de la médiation numérique en Bretagne ?
Pour former aux nouveaux outils, l’activité des médiateurs numériques est essentielle. Bien que largement déployé sur le territoire, l’exercice du métier est largement influencé par le type de structure dans laquelle le professionnel remplit sa mission.
Les professionnels ont tous en commun d’accompagner des publics en difficultés face au numérique. Cependant, la pratique professionnelle dans ce domaine est extrêmement diverse, influencée par les caractéristiques spécifiques des publics, des structures de médiation, ainsi que par les compétences et approches individuelles des médiateurs.
Quels sont les besoins exprimés par les professionnels de la médiation numérique ?
Les professionnels de la médiation numérique soulignent l’évolution constante de l’environnement numérique et la rapidité avec laquelle les besoins d’accompagnement évoluent. Pour répondre à ces changements et adapter leurs compétences professionnelles, un accès renforcé à des formations continues est présenté comme indispensable.
Les professionnels bretons enquêtés par le hub breton, en partenariat avec le Ti Lab, ont ainsi exprimé leurs besoins de formation et souhaitent qu’elles portent principalement sur :
· L’évolution des outils numériques et leur fonctionnement
· Le cadre réglementaire et les acteurs publics liés aux démarches administratives
· L’animation : la gestion de groupes et les ingénieries pédagogiques.
Quels sont les préconisations du Hub breton en faveur de l'inclusion numérique ?
Le Hub Bretagne soutient les acteurs de la médiation numérique et pointe les chantiers prioritaires à mener. Il a ainsi identifié des actions pour promouvoir l’inclusion numérique en Bretagne :
– Animer et coordonner les réseaux de médiation.
– Valoriser les actions et les métiers de la médiation numérique.
– Déployer le diagnostic PorTReA.
– Faciliter des méthodes innovantes pour atteindre les publics éloignés et aider les porteurs de projets à accéder au financement.
– Développer les compétences en contribuant à l’ingénierie pédagogique commune.