L’apprentissage, un levier pour recruter dans la fonction publique
L’apprentissage dans la fonction publique se développe au fil des ans, concentrant chaque année 3 % des nouvelles entrées dans le dispositif. En 2023, plus de 25 000 nouveaux contrats ont été conclus dans les trois fonctions publiques, dont près de 1 400 en Bretagne. Quels sont les objectifs 2024 ?
Partout en France, les trois fonctions publiques manquent de bras. Méconnaissance de la très grande diversité des métiers – plus de 700 au total – et des possibles évolutions, stéréotypes entourant le secteur, … expliquent en partie les difficultés de recrutement. L’apprentissage est l’un des moyens d’atténuer ce problème et d’assurer le renouvellement des agents. Le point dans les trois fonctions publiques et les enjeux bretons.
Former plus d’apprentis
Les trois versants de la fonction publique ont des objectifs nationaux de recrutement d’apprentis. Ils sont fixés, pour la période 2023-2026, par la circulaire du 10 mars 2023. Ils doivent atteindre au moins 6 % d’apprentis en situation de handicap. La fonction publique d’État doit, par ailleurs, atteindre 10 % d’apprentis dans la filière numérique.
En parallèle, dans la territoriale, les objectifs relatifs aux contrats d’apprentissage sont déterminés par une convention tripartite signée entre le Centre national de la fonction publique territoriale (CNFPT), l’État et France Compétences. Pour la période 2023-2025, elle devra, chaque année, en conclure 1 000 de plus qu’en 2022.
Réduire les tensions sur les métiers
Départs à la retraite, moindre intérêt ou méconnaissance des emplois publics, diminution du nombre de candidats aux concours d’entrées expliquent les tensions sur l’emploi public. La territoriale est particulièrement concernée. L’apprentissage est l’un de leviers dont elle dispose pour attirer de nouveaux talents.
Pour 2024, le CNPFT a mis en place de nouveaux critères d’éligibilité pour les employeurs publics. Confronté à l’afflux d’apprentis et à la baisse de la participation de France Compétences, il priorise le financement des contrats d’apprentissage menant aux 44 métiers en tension identifiés sur la base d’une enquête, nationale et régionale, menée en 2023.
En Bretagne, 53 % des collectivités déclarent constater des compétences en tension (44 % au national).
Les employeurs publics ont jusqu’au 22 mars 2024 pour faire remonter au CNFPT leur intention de recrutement en apprentissage.
Le top 9 des métiers en tension dans la territoriale bretonne
Les neuf métiers en tension en Bretagne sont pratiquement identiques à ceux recensés au national. Partout, on manque d’animateur périscolaire, d’agent d’intervention en milieu rural polyvalent, de secrétaire de mairie ou encore de policier municipal.
Ces tensions résultent, en Bretagne, de recrutements non satisfaits (79 %), d’un turn-over important (44 %) et d’un déficit de fidélisation des agents sur leur poste (43 %).
Den.bzh rend visibles et attractifs les métiers territoriaux
En Bretagne, les quatre centres de gestion (CDG) ont créé, début 2023, Den.bzh, une plateforme de recrutement et de valorisation des métiers unique en France. Vitrine de l’emploi public territorial breton, elle organise également des forums de l’emploi et diverses animations de découverte des métiers territoriaux.
Les besoins de recrutement sont importants, générés par les départs en retraite et le turn-over. Selon Yohann Nédélec, président du Centre de gestion du Finistère (CDG29), 53 000 départs à la retraite ont lieu, chaque année, dans la fonction publique, en Bretagne.
L’apprentissage n’est pas le seul levier utilisé par la fonction publique bretonne pour promouvoir et développer l’emploi public régional. L’amélioration des conditions de travail, la mise en place d’actions en faveur de la qualité de vie au travail ou encore une hausse des rémunérations sont également mobilisées par les collectivités bretonnes, indique l’étude bretonne du CNFPT.
Une nouvelle instance régionale a également vu le jour fin 2022 : le Comité régional des responsables RH (C3RH). Présidée par le préfet de région, elle associe les responsables des ressources humaines des trois fonctions publiques. Le C3RH est un lieu de réflexion pour aboutir à des solutions coordonnées de valorisation et de promotion du secteur public.
Cette démarche de valorisation de l’emploi dans les trois fonctions publiques est impulsée au niveau national. Une convention vient d’ailleurs d’être signée entre le ministère de la Transformation et de la fonction publiques, le ministère du Travail, de la santé et des solidarités et différents opérateurs de l’insertion et de l’emploi, dont France Travail, Cap emploi, Cheops et l’Union nationale des Missions locales (UNML).
Qui sont les apprentis de la fonction publique ?
Une étude du ministère de la Transformation et de la fonction publiques dresse le portrait-robot des nouveaux apprentis de 2022.