Le dispositif prépa-apprentissage : quel bilan ?

Quatre ans après le lancement de l’appel à projet prépa-apprentissage, le dispositif accompagnant les jeunes vers l’apprentissage comptabilise 144 projets et 61 000 bénéficiaires, majoritairement mineurs et peu diplômés. Début août, la Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques, qui dépend du ministère du Travail (Dares) a rendu publics les travaux d’évaluation qualitative de l’appel à projet.

Sous l’égide du comité scientifique d’évaluation du Plan d’investissement dans les compétences (PIC), les cabinets Amnyos et Orseu-Itinere ont réalisé une évaluation qualitative du dispositif prépa-apprentissage entre 2021 et 2023. L’évaluation publiée début août par la Dares porte sur un échantillon de 20 projets lauréats.

Avant de décrypter l’étude qualitative, rappelons ce qu’est une prépa-apprentissage.

Un tremplin vers l’apprentissage

L’appel à projets (AAP) prépa-apprentissage est un programme du PIC. La prépa-apprentissage aide les jeunes les plus vulnérables à se préparer pour trouver et réussir une formation en apprentissage. Le dispositif sert également à sécuriser les parcours par une politique de prévention des ruptures de contrat.

Cet accompagnement innovant et personnalisé s’adresse aux personnes de 16 à 29 ans, sans limite d’âge pour les personnes en situation de handicap, qui ne sont ni en emploi, ni en formation. Durant plusieurs mois et jusqu’à un an, les jeunes suivent des cours théoriques, découvrent des métiers et effectuent des stages pratiques en entreprise.

Une étude qualitative

L’évaluation de la Dares révèle, en dehors des données chiffrées, que les avantages des prépa-apprentissages sont influencés par des éléments, tels que le profil et le niveau de préparation des participants, la portée de l’accompagnement, ainsi que le profil des porteurs de projets.

Des « sas d’orientation » ou « sas d’entrée » pour sécuriser les parcours

Les « sas d’orientation », généralistes, facilitent l’orientation et l’accès à l’apprentissage en général. Ces actions sont souvent de courte durée, de quelques semaines à quelques mois. Il s’agit par exemple des prépa-apprentissages Finistère CCI et de l’institut Solacroup.

Les « sas d’entrée » entendent développer l’accès à l’apprentissage dans un CFA particulier ou dans une filière particulière identifiée en amont. Ce sont des projets d’intermédiation entre les jeunes, les CFA et les entreprises. Les parcours s’étendent de plusieurs mois à un an. De nombreux projets ont proposé une approche intermédiaire entre ces modèles. La prépa-apprentissage de l’Arfass Bretagne par exemple fut l’une d’entre elles.

Le recours aux pédagogies immersives et professionnalisantes est assez fréquent. Certains projets s’appuient sur les plateaux techniques pour faire découvrir les métiers aux jeunes.
L’individualisation des formations repose essentiellement sur la relation du stagiaire aux formateurs.

44 % des stagiaires sont entrés en alternance

D’après les données collectées par la DGEFP, 54 000 jeunes sont sortis du parcours prépa-apprentissage entre 2019 et 2022. Près des deux tiers d’entre eux ont achevé le programme (soit 33 000 jeunes). Les 12 000 restants étant considérés comme « en cours de parcours ». Conformément aux objectifs de l’appel à projets, 44 % des stagiaires sont entrés en alternance (43 % entrent en contrat d’apprentissage et 1 % en contrat de professionnalisation). L’accompagnement s’est parfois traduit par d’autres perspectives : 15 % sont entrés en formation hors alternance et 5 % sont en emploi.

Des freins difficiles à lever

L’évaluation met en évidence les effets positifs des mises en relation des jeunes avec des formations et des entreprises recruteuses durant le parcours. Par ailleurs, la prépa-apprentissage permet une remobilisation et une reprise de confiance en soi. Tant les formateurs que les prescripteurs considèrent que la capacité de la prépa-apprentissage à identifier et à traiter les problématiques sociales contribue fortement à la sécurisation du parcours. Cependant, les lauréats pointent la difficulté de traiter les freins à l’insertion comme le transport ou le logement.

Une surestimation du public cible et la concurrence de dispositifs existants

Les études mettent en évidence une surestimation du nombre de jeunes éligibles au programme lors de la phase de conception (75 000 bénéficiaires). D’autre part, l’existence de dispositifs similaires a créé une concurrence. Dans un contexte de changement structurel et de réorganisation de l’écosystème partenarial, la Dares estime que des espaces d’animation, de coordination et de concertation des acteurs ont manqué.

Les efforts de repérage se sont concentrés sur la communication et les prescripteurs habituels : Pôle emploi, mais surtout les Missions locales au regard du public cible. Cependant, certaines missions locales avaient également leurs propres dispositifs, alors même que dans certains cas, elles étaient membres du consortium de la prépa-apprentissage.

Les liens avec le milieu scolaire, en particulier les réseaux de lutte contre le décrochage scolaire de l’Éducation nationale, ont été contrariés. En revanche, les collaborations avec des acteurs du secteur social et médico-social de petite taille ont permis d’atteindre des publics éloignés de l’apprentissage.

Les chiffres clés en Bretagne

Depuis 2019, 2 858 personnes sont entrées dans le dispositif en Bretagne, 7 % sont en situation de handicap et 10,6 % viennent des zones de revitalisation rurale (ZRR).

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Dans la région, les femmes représentent 32 % des personnes intégrées dans le dispositif. Un tiers des bénéficiaires était des mineurs.

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Huit prépa-apprentissages généralistes et sectorielles sont déployées en Bretagne

La prépa-apprentissage Finistère – CCI de La Chambre de commerce et d’industrie métropolitaine Bretagne Ouest, en partenariat avec l’Ifac Brest, le CFA de la CMA 29, le CFA du Bâtiment, le CFA de l’enseignement catholique de Bretagne, CFA de Kerliver, l’institut de formation de la filière alimentaire (Ifria), le CFA des travaux publics, les Missions locales de Brest et de Quimper, et l’association pour l’insertion des personnes handicapées en Bretagne (Ladapt).
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La prépa-apprentissage industrie de l’Union des industries et métiers de la métallurgie (UIMM) / CFAI de Bretagne, dans les pôles formation UIMM Bretagne de Brest, Lorient, Redon, Rennes, Saint-Brieuc et Quimper.
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#DémarreTaStory avec les Maisons familiales rurales de Landivisiau, Montauban-de-Bretagne, Plounévez-Lochrist, Questembert, Saint-Grégoire et Saint-Malo.
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Start’App Morbihan avec le Bâtiment CFA 56, la Chambre de métiers et de l’artisanat 56, le CFA de la ville de Lorient, Ladapt Bretagne / Service grafic, les Missions locales Centre-Bretagne, Pays d’Auray, Pays de Lorient, Pays de Ploërmel et Pays de Vannes.

La prépa-apprentissage de l’Institut Solacroup
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Start’App 35 avec la Faculté des métiers, le CFA du Bâtiment, We Ker, l’association régionale des missions locales Bretagne, Ladapt Bretagne.
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Prépa-apprentissage Apprentis solidaires de l’Association de la fondation étudiante pour la Ville (Afev).
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La prépa-apprentissage du secteur hygiène, propreté et environnement du CFA propreté INHNI Ouest

La cartographie des projets bretons

Les huit projets toujours en cours couvrent 35 zones sur le territoire breton.

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La synthèse et les rapports d'évaluation

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Témoignage. La prépa-apprentissage, un tremplin pour les jeunes

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