Le sport, une pratique en vogue pour l’insertion professionnelle ?

Le sport est considéré comme une « activité accessible, attractive, non stigmatisante et valorisante ». Il possède une capacité à révéler les talents et à repérer les publics motivés. Ces atouts en font un levier efficace pour capter l’attention de publics éloignés du marché du travail : publics empêchés, invisibles ou en situation de précarité, jeunes ni en étude, en emploi ou en formation, personnes en parcours de migration, etc.  

Dans le cadre du Plan d’Investissement dans les Compétences (PIC), de nouvelles approches utilisant le sport comme vecteur d’inclusion sont expérimentées avec l’objectif de les intégrer à la feuille de route O2R (Offre de Repérage et de Remobilisation). Pour les recruteurs, ces approches représentent une opportunité originale pour entrer en contact avec des publics éloignés du milieu professionnel. C’est par exemple le cas du programme « Inclure par le sport », destiné aux publics invisibles et lancé par le ministère du Travail en 2022.  

Le sport montre, en effet, un potentiel important en matière de remobilisation des publics : il redonne un élan à ses pratiquants et rétablit une routine dans leur quotidien, tout en favorisant une revalorisation de l’estime de soi grâce à la fixation et à l’atteinte d’objectifs. Or, la confiance en soi est souvent considérée comme essentielle à toute démarche d’insertion professionnelle Le rapport annuel du programme « Sport dans la ville » de 2023 indique que 78 % des jeunes déclarent avoir une meilleure image d’eux-mêmes. 81% des jeunes disent avoir renforcé leur motivation à réussir dans leur parcours scolaire et professionnel. 

Par ailleurs, la pratique sportive permet de créer des liens avec des acteurs locaux susceptibles d’apporter des solutions concrètes à des problématiques personnelles, comme les freins à la mobilité ou encore la garde d’enfants.  

Le sport présente de nombreux bénéfices sur la santé physique et mentale des individus. Mais au-delà de ces avantages, il est aussi un outil utile pour développer ou mettre en valeur tout un panel de compétences douces, déclinables dans le milieu du travail : 

• Des compétences sociales et comportementales comme l’écoute, la gestion des conflits et du stress, la capacité à collaborer, voire le leadership ; 

• Des compétences individuelles : l’autonomie, la résilience et l’auto-discipline ; 

• Des compétences professionnelles : l’organisation et la gestion de projet.
  

Plus généralement, la pratique sportive est associée à des aptitudes facilitant l’accès à des postes avec des responsabilités plus importantes : l’engagement, la capacité accrue à atteindre des objectifs, à surmonter des défis et à rester motivé dans des environnements exigeants. Ainsi, les recruteurs percevraient plus positivement les profils sportifs en raison de leur dynamisme et de leur inclinaison à s’investir pleinement dans leurs tâches.  

L’étude positionne les clubs sportifs comme des lieux d’intégration sociale quasi stratégiques où se file un tissu économique : les publics qui se réunissent au sein des clubs ou autour des manifestations sportives sont multiples. Le sport, fédérateur, permet donc d’activer un réseau à travers des interactions plus informelles que dans le milieu du travail, facilitant de ce fait l’accès à des opportunités professionnelles. Par ailleurs, il œuvre à la déconstruction de perceptions négatives subies par certains publics, comme les jeunes issus des quartiers populaires, de sorte à les replacer dans un cadre valorisant.

Source : Rapport Emploi – Formation de la branche Sport, CPNEF Sport et Afdas, 2024

L’étude de l’OMS explique la dynamique positive que connaît le monde du sport par différents facteurs : diversification des pratiques et emplois, reconnaissance des compétences transférables ou hybridation de fonctions. Le tout, dans un monde marqué par l’internationalisation du sport, la professionnalisation accrue et l’émergence de nouveaux métiers liés aux technologies, à la santé et à l’événementiel.
Elle évoque trois points pour poursuivre le développement de ce secteur : mieux structurer les parcours de formation, renforcer la reconnaissance des compétences et mieux s’adapter aux innovations.