Marché du travail. La Bretagne moins affectée par la crise ?
Selon l’Insee, la crise sanitaire aurait détruit moins d’emplois en Bretagne que dans les autres régions (hormis les Pays-de-la-Loire). Entre fin mars et fin juin, 4 500 emplois bretons auraient été perdus (-1,4 %). Le secteur public breton (-0,8 %) a plus été impacté que le privé (-0,2 %). Si depuis le début de l’année, l’emploi salarié breton a reculé de 2,2 % (-27 500 emplois) contre 2,8 % au national, cette baisse bretonne « efface plus de 2 ans de progression de l’emploi salarié » régional, indique l’étude.
Comment se porte l’intérim breton, bon indicateur de la santé du marché du travail ? Après avoir perdu 15 900 emplois au 1er trimestre 2020, il a embauché 6 100 intérimaires supplémentaires au second trimestre. La construction et l’industrie portent ce rebond avec la création respective de 2 600 et de 2 200 emplois. Autre secteur dynamique en termes de missions intérimaires : le tertiaire marchand (garages, commerces…).
Hors intérim, le secteur marchand est à la peine avec 13 100 emplois détruits en 6 mois. L’hôtellerie-restauration est le secteur le plus affecté (-6 300 emplois). Depuis mars, le nombre d’emplois dans la construction a augmenté de 0,4 %, mais l’industrie et l’agroalimentaire ont respectivement perdu 1 000 et 400 emplois.
Cette situation impacte les inscriptions à Pôle emploi (+7,4 % au 2e trimestre). Paradoxe : alors que le nombre d’inscrits bretons en catégorie A a augmenté de 30 %, le taux de chômage régional a diminué de 0,2 % pour s’établir à 6,3 %. Selon l’Insee, cette baisse est en « trompe-l’œil » : « le confinement a fortement affecté les comportements de recherche active d’emploi ainsi que la disponibilité des personnes sans emploi souhaitant travailler ».