Marché du travail. Les entreprises bretonnes et ligériennes recrutent des réfugiés pour pallier les pénuries de main-d’oeuvre

La Bretagne et les Pays-de-la-Loire, deux régions bénéficiant d’un faible taux de chômage et rencontrant des difficultés de recrutement, notamment dans le secteur industriel ou artisanal, renforcent leurs effectifs en recrutant des réfugiés. C’est notamment le cas de Cité Marine, basée à Kervignac, qui en a recruté une dizaine. A Nantes, les réfugiés sont accompagnés dans leurs démarches et vers l’emploi par l’association Accompagnement Migrants Intégration (AMI).

Fondée en 2006, elle a signé l’an dernier « 700 contrats de travail, soit une hausse de 47 % », indique Catherine Libault, sa fondatrice. Son fichier compte plus de 1 000 travailleurs à qui elle propose des postes dans le maraîchage, la restauration, le bâtiment, le nettoyage ou la logistique.

Une intégration réussie de ces personnes dans les entreprises nécessite plusieurs conditions : que l’usine soit dans une phase de stabilité et que les candidats aient des atouts pour réussir, notamment la langue, le comportement et une certaine aptitude au métier, détaille François Guérin, directeur général de Ceith, entreprise de menuiserie industrielle basée à Machecoul qui a accueilli deux Irakiens.

Outre ces conditions, la députée nantaise LREM Valérie Oppelt a recensé une série d’actions qui pourraient fluidifier l’accès au travail des migrants : la création de guichets uniques, la mise en place de référents pour les accompagner, la réalisation d’outils pédagogiques pour rassurer et informer les employeurs sur le statut de réfugié, la facilitation de la transposition des permis de conduire et diplômes étrangers et la conciliation de l’apprentissage du français avec celle du métier. Plus globalement, elle appelle à une simplification des procédures administratives. 

Saïd Issack, conseiller emploi formation du délégué interministériel chargé de l’accueil et de l’intégration des réfugiés (DiAir) rappelle que « seulement 39 % des personnes ayant le statut de réfugié disposent d’un emploi en France. 53 % sont des hommes et seulement 19 % sont des femmes ». Sa priorité est « d’inciter les entreprises grandes, petites et moyennes à les embaucher ». Par ailleurs, « si 3 % des Français signent leur premier contrat de travail grâce à l’intérim, le pourcentage grimpe à 20 % pour les réfugiés dont les emplois sont souvent très précaires », rappelle-t-il.