Marché du travail. Plus de 600 000 emplois créés en un an, un niveau inédit depuis les années 2000

Malgré la crise sanitaire, 650 000 emplois ont été créés entre décembre 2020 et décembre 2021. De bons résultats, inédits depuis l’an 2000, qui reposent essentiellement sur le boom de l’apprentissage, de l’intérim et du tertiaire où 154 000 emplois supplémentaires ont vu le jour (+1,8 %), depuis fin 2019.

Tous les secteurs d’activité bénéficient de cette embellie, hormis l’industrie. Son niveau d’emploi demeure inférieur de 1,2 % à celui du début de pandémie.

Boosté par les demandes d’entreprises souhaitant pallier les pénuries de personnel, le travail temporaire a dépassé de 8,2 % son niveau d’avant-crise. Mais l’emploi durable (CDI) progresse également, passant de 49,7 % fin 2019 à 50,2 %, observe le ministère du Travail.

La politique du « quoi qu’il en coûte », le soutien au chômage partiel expliquent cette reprise rapide, selon Vladimir Passeron, chef du département de l’emploi et des revenus d’activité à l’Insee. Mais pour Eric Heyer, économiste à l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), il y aurait 480 000 emplois « de trop » par rapport aux besoins des entreprises. Elles ont, en effet, conservé voire augmenté leurs effectifs sans que l’activité suive.

Résultat : le chômage recule à 8,1 % en septembre 2021, au national, un niveau jamais atteint depuis plus de dix ans. Mais de fortes tensions sur le marché du travail demeurent. Entre 255 000 et 390 000 emplois auraient été non pourvus, l’an dernier, selon Pôle emploi. Pour recruter, les entreprises s’adaptent (augmentations salariales, travail sur les conditions de travail, élargissement du panel de candidats, etc.).