Marché du travail. Portrait malouin
L’économie malouine est plus diversifiée que l’on ne le croit : outre le tourisme et l’hôtellerie-restauration, elle repose sur le digital, l’économie de la mer, le commerce, la santé, les services à la personne, le textile (groupe Beaumanoir) et les engrais (groupe Roullier). Le territoire compte 800 entreprises artisanales. Le taux de chômage est de 7,2 %, un chiffre quasi égal au taux breton mais supérieur au brétillien (6,5 %).
Christophe Rivière, directeur de Pôle emploi Saint-Malo indique que l’embellie, fait inédit, profite aux « populations les plus éloignées du marché du travail, chômeurs de longue durée et habitants du quartier prioritaire malouin ».
Le territoire est dynamique : l’emploi privé a progressé de 15,25 % en 5 ans, passant de 26 709 à 2013 à 30 783 en 2018, les pépinières d’entreprises totalisent 80 emplois et la CCI comptabilise une progression de 30 % des créations et reprises d’entreprises. Autre signal positif : les redressements judiciaires, en forte baisse, sont passés de 63 en 2018 à 22 en 2019.
Mais des difficultés de recrutement demeurent du fait d’une inadéquation entre « les besoins des entreprises, les formations, les compétences et les souhaits des demandeurs d’emploi », note Xavier Champs, président de la délégation malouine de la CCI 35. Si l’hôtellerie-restauration, le tourisme et les loisirs sont des secteurs fortement touchés par la pénurie de main-d’œuvre, tension accentuée par la forte saisonnalité de ces activités, la situation est complexe dans tous les secteurs d’activité, « des services à la personne en passant par l’industrie ». Xavier Champs rappelle que « 500 postes sont à pourvoir dans le bâtiment ». Si « la menuiserie réussit encore à attirer des jeunes, les couvreurs ne trouvent personne et les formations ne font pas le plein ».
Autre défi du territoire malouin : réussir à garder les jeunes et à attirer des talents alors que la ville se retrouve en concurrence avec Rennes, Vannes ou Nantes.