Métiers du bâtiment : des pistes pour accompagner les seniors

Une étude de Veïa, l’observatoire la Cellule économique de Bretagne, sur l’emploi des seniors dans les métiers du bâtiment, dresse un état des lieux de leur situation et formule des recommandations pour la fin de carrière.

En 2022, près de 23 % des salariés évoluant dans les métiers du bâtiment ont plus de 50 ans. C’est l’une des données révélées par l’étude de Veïa, l’observatoire de la Cellule économique de Bretagne sur l’emploi des seniors (plus de 50 ans). Réalisée auprès de 65 entreprises et 201 salariés ou retraités du bâtiment en Bretagne, elle met notamment en lumière les principales préoccupations exprimées par les salariés concernant leur emploi dans les années à venir.

Ainsi, la préservation de leur santé apparaît comme une priorité pour 79 % des répondants, quel que soit l’âge ou le métier exercé.

51 % des salariés souhaitent bénéficier d’une retraite progressive

Les entreprises sont conscientes de cet enjeu puisque 71 % d’entre elles mettent en place des moyens spécifiques dans cette optique. Deux types d’action sont plus particulièrement mises en avant. Premièrement, l’assouplissement du rythme du travail : 51 % des plus de 50 ans souhaitent bénéficier d’une retraite progressive et 45 % d’un aménagement du temps de travail.

Deuxièmement : l’amélioration des conditions de travail et de l’environnement associé. 42 % des ouvriers interrogés soulignent l’adaptation du poste de travail. On note cependant une incompréhension entre les salariés qui semblent attendre plus d’engagement de la part de leur employeur et, en parallèle, des entreprises dont les efforts ne rencontrent pas l’adhésion espérée.

L’étude préconise de former les encadrants au dialogue et de co-construire avec les collaborateurs une politique globale de préservation de la santé des salariés.

Pour 56 % des entreprises l’âge n’est pas un frein au recrutement

L’employabilité figure en deuxième position des préoccupations vis-à-vis de l’avenir (66 %). L’éventualité de la perte d’emploi doit être mieux anticipée en identifiant le plus tôt possible les compétences et les parcours envisageables, indique le rapport.

L’entretien professionnel peut fournir quelques indications. La réalisation d’un bilan de compétences est également fortement recommandée, notamment pour valoriser son profil sur le marché du travail ou pour repérer des besoins en formation.

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Du côté des employeurs, l’âge ne semble pas être un problème. Aussi, 56 % des entreprises interrogées considèrent que l’âge n’est pas un frein au recrutement. Le savoir-être des seniors, en plus de leurs connaissances et de leurs savoir-faire, sont valorisés. Ils inspirent une plus grande stabilité par opposition à la volatilité souvent associée aux jeunes salariés.

À contrario, 44 % des employeurs se disent réticents à embaucher un senior. Les conditions physiques, le risque financier dans le cas d’un reclassement, par exemple, ainsi que la charge des indemnités de fin de carrière assumée par le dernier employeur, sont les premiers motifs mentionnés. Cependant, des incitations fiscales et réglementaires, ou encore des contrats aidés, pourraient lever ce frein financier.

Se sentir utile et valorisé

Le sentiment d’être utile et valorisé est la troisième attente des salariés, exprimée par 56 % d’entre eux. La transmission des compétences est citée comme l’une des actions de valorisation, plébiscitée par les salariés, à 39 %, et les entreprises, à 74 %. Elle exige néanmoins que le salarié ait la fibre de la formation et que ces compétences ne soient pas obsolètes.

Le développement de nouvelles compétences est justement avancé comme la quatrième préoccupation. Mais des disparités subsistent selon l’âge de la personne interrogée : cette attente est citée par 66 % des salariés de moins de 50 ans et seulement 28 % des plus de 50 ans.

Les salariés seniors aspirent essentiellement à conserver leur poste avec les mêmes missions. Les moins de 50 ans, quant à eux, se projettent davantage dans une évolution professionnelle. L’étude met cependant en évidence que la sensibilisation des seniors au développement des compétences ne doit pas être négligée par l’entreprise.

 

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