Métiers du soin et de l’accompagnement social en Bretagne : un boom de l’emploi freiné par des difficultés à recruter
Alors qu’aura lieu du 22 au 26 avril 2024, la troisième édition de la semaine de l’emploi dans les métiers du soin et de l’accompagnement social, le GREF Bretagne vous donne quelques points de repères sur ces métiers. Emploi, besoin de recrutement, effectifs formés, insertion professionnelle, on fait le point.
Au cours des dernières années, le nombre d’emplois dans le secteur de la santé et de l’action sociale a fortement augmenté en Bretagne. En 2020, 211 000 actifs travaillaient dans ce secteur d’activité. Avec plus d’un actif sur six en Bretagne, ce secteur représente un poids considérable.
Parmi ces emplois, 167 000 correspondent à des métiers du sanitaire et social (médecin, infirmier, aide-soignant, aide à domicile, éducateur spécialisé…). Les autres correspondent à des professions non spécifiques du sanitaire et social, comme ceux relevant des fonctions administratives.
Par ailleurs, 47 000 professionnels du sanitaire et social sont exercés en dehors du secteur. Par exemple dans les pharmacies, les centres optiques, les établissements d’enseignements, l’administration publique…
214 000 professionnels de la santé et de l’action sociale
Au total, près de 214 000 personnes exercent une profession du sanitaire et social en Bretagne. La palette des métiers exercés est large et couvre une grande diversité de conditions de travail (indépendants, salariés de la fonction publique, salariés du privé, employés en structure, intervenants à domicile…). Les trois métiers rassemblant les plus gros effectifs sont ceux d’infirmiers, d’aides-soignants, et d’aides à domicile – aides ménagères qui comptent chacun plus de 25 000 actifs.
Près de 20 % des professionnels sont âgés de 55 ans ou plus, posant la question du renouvellement des effectifs à moyen terme.
Les pratiques professionnelles évoluent pour répondre aux enjeux liés au vieillissement de la population, au développement des services à domicile ou à la mise en place de nouveaux protocoles de soin ou d’accompagnement social. Le développement de nouvelles technologies ou de l’e-santé concourent également à faire évoluer les métiers.
Des besoins en emploi importants…
Le nombre d’offres collectées en 2023 par France Travail sur les métiers de la santé et de l’action sociale s’est contracté par rapport à 2022 qui a été une année record. Toutefois, avec plus de 28 000 offres d’emplois collectées, ce volume reste à un niveau très élevé et largement supérieur à ceux observés avant la crise Covid. Les principaux métiers recherchés sont : aides à domicile et aides ménagères (6 700 offres), aides-soignants (5 900 offres), assistantes maternelles (3 600 offres), infirmiers (3 000 offres) et éducateurs spécialisés (2 200 offres).
Parallèlement, le nombre de demandeurs d’emploi de catégories A, B et C inscrits à France Travail sur ces métiers baissent depuis plusieurs années. Fin décembre 2023, environ 10 000 personnes recherchent un emploi sur une profession de la santé et un peu plus de 20 000 sur un métier du social.
Selon l’étude prospective menée par la Dares et France Stratégie, de nombreux postes salariés seraient à pourvoir annuellement sur ces métiers d’ici à 2030 pour répondre aux créations d’emploi et remplacer les professionnels partant en retraite, notamment sur les métiers d’aides-soignants, d’aides à domicile et d’infirmiers.
… mais un manque de professionnel qualifié
Les difficultés de recrutements se sont fortement intensifiées depuis la crise Covid. La plupart des métiers de la santé et de l’action sociales sont en tension selon les dernières données publiées par la Dares. Elles sont particulièrement importantes sur les métiers d’aides à domicile et aides ménagères, de techniciens médicaux et préparateurs, d’infirmiers ou d’aides-soignants par exemple.
Plusieurs facteurs peuvent concourir à ces tensions. Par exemple, sur les métiers d’aides-soignants ou d’infirmiers, les difficultés de recrutement sont liées à la fois à un manque de main d’œuvre disponible et à la nécessité d’avoir un diplôme spécifique pour exercer le métier.
Une hausse des effectifs formés sur les diplômes d’État
L’accès à la plupart des métiers de la santé et de l’action sociale est réglementé et nécessite d’avoir un diplôme spécifique. La Région Bretagne, dans le cadre de la loi du 13 août 2004, assure la carte des formations, le financement des places des diplômes d’État relevant de sa compétence (hors diplômes d’État en chirurgie dentaire, médecine ou pharmacie)
En 2022, plus de 11 000 personnes suivent une formation sur un diplôme d’État dont 8 000 dans le domaine de la santé. Les effectifs formés sur des diplômes d’État sont en progression, conséquence d’une évolution des référentiels de formation et d’une hausse des places ouvertes en première année.
On compte 4 400 diplômes d’État délivrés en 2022. Plus de la moitié concerne les diplômes d’État d’aide-soignant (1 500) ou d’infirmier (1 000).
91 % des diplômés d’État ont un emploi, un an après la fin de formation
Selon les derniers résultats publiés par le GREF Bretagne, plus de neuf individus sur dix sont en emploi, douze mois après l’obtention de leur diplôme. Néanmoins, ce taux d’emploi varie selon le diplôme obtenu : 100 % des sages-femmes déclarent être en emploi contre 80 % des techniciens de l’intervention sociale et familiale. Au total, 93 % des diplômés en emploi déclarent occuper un emploi en lien avec le diplôme obtenu.
La semaine des métiers du soin et de l’accompagnement se déroule du 22 au 26 avril 2024