MSAP. Un système à bout de souffle pour la Cour des comptes
La Cour des comptes s’apprête à publier un rapport sur les Maisons de services au public (MSAP), système qu’elle juge à bout de souffle. Créées en 2014 par le gouvernement Valls pour pallier les fermetures de services publics, les MSAP peuvent regrouper La Poste, Pôle emploi, la CAF… On en compte 1 300, réparties sur tout le territoire, dont 500 portées par La Poste.
Selon Nicolas Turcat de la Banque des territoires, structure qui anime le réseau des MSAP, le profil type de l’utilisateur est « une femme isolée à la campagne entre 35 et 45 ans ». Les usagers, qui sont 80 % à se déclarer satisfait des services, trouvent dans les MSAP « un lien social qui a disparu chez les opérateurs ».
Malgré son intérêt évident, le réseau des MSAP subit des coupes budgétaires. Son financement initial de 60 millions d’euros pour 1 000 MSAP repose pour moitié sur les collectivités ou associations qui les portent ou les hébergent, pour 25 % sur un fonds de l’Etat resté stable depuis 2014 malgré l’accroissement du nombre de MSAP et sur un fonds, sous-doté, abondé par 6 opérateurs (CAF, CNAM, MSA…).
La question du financement de ces structures se pose avec d’autant plus d’acuité que l’accord entre l’Etat et les opérateurs s’est achevé fin 2018. De nouveaux financements sont à trouver mais les avis divergent. La Banque des territoires estime que c’est aux opérateurs de compenser leur retrait des territoires. Les opérateurs exigent pour leur part une montée en qualité des MSAP et une maîtrise des coûts. Enfin, l’Assemblée des communautés de France estime nécessaire de revoir la labellisation par les Préfets.
Au vue de ces constats, le ministère de la Cohésion des territoires a décidé de geler pendant plusieurs mois toute nouvelle création de MSAP. Il publiera prochainement une charte engageant les opérateurs et MSAP à communiquer sur les prestations proposées, les horaires d’ouverture…