NEET. 250 millions de jeunes concernés dans le monde, selon l’OIT
Selon un rapport de l’Organisation internationale du travail (OIT) consacré à l’emploi dans le monde, 250 millions de jeunes, soit 1 jeune sur 5, est déscolarisé, sans emploi ni formation (NEET). Entre 2005 et 2015, le pourcentage de NEET chez les 15-24 ans n’a reculé que de 2,5 points pour atteindre 21,2 %. L’objectif d’accéder, d’ici 2020, à une « réduction considérable » du nombre de jeunes dans cette situation semble difficilement atteignable.
Les jeunes femmes sont plus concernées que les hommes par ce phénomène (en 2018, 30 % des femmes et 13 % des hommes dans le monde).
Les pays émergents à faibles revenus comme l’Inde, l’Indonésie, le Kenya ou l’Égypte enregistrent les plus mauvais résultats. L’écart entre la situation des femmes et des hommes y est le plus grand. En 2017, l’Algérie et l’Égypte comptaient respectivement 32 % et 35 % de jeunes femmes déscolarisées. Dans ces 2 pays, la proportion de jeunes hommes dans la même situation était inférieure de 10 points à celle des femmes.
La dégradation s’observe également dans les pays riches. Au Canada, la part des NEET âgés de 20 à 24 ans est passée de 13 % en 2006 à 15 % en 2016. Aux États-Unis, elle a évolué de 8,2 % en 1998 chez les 16-19 ans à 12,4 % en 2014. En Europe, les Pays-Bas sont les moins touchés (3 % de NEET), devant la Suisse et l’Allemagne (6 %). L’Espagne, la Grande-Bretagne et la France sont à près de 11 %. Récemment l’OCDE a chiffré que la France comptait 3 millions de NEET âgés de 15 à 34 ans, dont 40 % seraient issus de l’immigration. L’Insee comptabilise pour sa part 2,85 millions de NEET de 15 à 34 ans, soit 18,1 % de personnes de cette tranche d’âge inactives.
Pour l’OIT, les NEET sont un défi majeur : à long terme, un taux élevé de décrocheurs constitue un gros handicap pour la croissance de l’économie.