L’inclusion numérique, un enjeu pour l’insertion sociale et professionnelle

Selon les données de l’Insee, en France, 15 % de la population est en situation d’illectronisme en 2021. Cependant, 28 % des personnes ont des capacités numériques faibles. La Bretagne fait partie des régions les moins touchées par l’illectronisme.  

L’inclusion numérique est, au même titre que la lutte contre l’illettrisme, un enjeu majeur en termes d’insertion sociale et professionnelle.  

La Mednum, dans le cadre de l’Observatoire du numérique, a mené une étude sur la médiation numérique en France. Basée sur 360 réponses à des questionnaires et entretiens, elle met notamment en lumière les différents acteurs impliqués et les besoins d’accompagnement des différents publics. 

Les individus en situation de vulnérabilité sociale et/ou de précarité économique sont particulièrement exposés au risque d’exclusion numérique, en particulier les populations à faibles revenus ou peu diplômées.  

Les actions ne se limitent pas aux personnes seniors. Les populations les plus aidées sont les adultes (32 %), suivis par les personnes âgées (31 %), les jeunes (22 %) et les enfants (13 %). 

Le besoin d’accompagnement varie également selon les territoires. La majorité du public accompagné vit en milieu rural (66 %) ou dans une petite ville (50 %). Par ailleurs, 49 % des bénéficiaires vivent dans des quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV). À noter, la Mednum propose une cartographie permettant d’objectiver, grâce à son indice de vulnérabilité numérique, les territoires les plus exposés.  

Les types d’accompagnement sont variés : ateliers collectifs, individuels, à distance ou en autonomie.  

La maîtrise des outils numériques du quotidien arrive en première position des activités proposées (94 %), suivi de l’accompagnement à une utilisation sécurisée des outils numériques (84 %), à la compréhension des outils (83 %) et l’aide aux démarches administratives (80 %).  

L’insertion professionnelle par le numérique, pratiquée par 51 % des structures, est également un axe de travail important. Les actions permettent soit de développer des compétences numériques essentielles, soit d’ouvrir le champ des possibles dans des secteurs en fort besoin de main-d’œuvre : développement web, marketing digital ou support technique par exemple. 

Les structures de médiation numérique multiplient également les démarches d’aller vers afin de toucher les personnes les plus éloignées du numérique. 

La médiation numérique mobilise une pluralité d’acteurs : les professionnels de l’action éducative, de l’action sociale, de la formation professionnelle ou encore de l’accompagnement à la citoyenneté. « La faible lisibilité des métiers de la médiation numérique semble empêcher la création d’alliances professionnelles et morcelle le parcours d’accompagnement des usagers. », indique l’étude qui fait état d’importants besoins de formation de ces professionnels.  

La filière amorce une structuration autour d’un Engagement de Développement de l’Emploi et de Compétences (Edec) lancé en 2023 par l’Agence nationale de cohésion des territoires (ANCT), la DGEFP et l’Opco Uniformation.  

Pour former aux nouveaux outils, l’activité des médiateurs numériques est essentielle. Une variété grandissante d’acteurs se mobilise pour favoriser l’inclusion numérique : entreprises privées, associations, établissements éducatifs, services et administrations publiques. Le Hub Bretagne soutient les acteurs de la médiation numérique. 

Les actions proposées par ces derniers peuvent avoir lieu dans leurs propres locaux ou d’autres structures ouvertes au public comme des médiathèques, des Missions locales, des tiers-lieux, des centres sociaux…  

Les acteurs bretons de la médiation numérique sont recensés sur la Cartographie nationale des lieux d’inclusion numérique :

Cartographie nationale des lieux d’inclusion numérique