Numérique. Le Haut conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes estime que les femmes sont « insuffisamment formées ou recrutées »
Le 7 novembre 2023, le Haut conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes a publié un rapport inédit sur les relations entre femmes et numérique. Il y formule des propositions pour mettre un terme aux inégalités de genre et « rompre le cercle vicieux du sexisme. »
Le rapport publié le 7 novembre 2023 par le Haut conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes (HCE) alerte sur les inégalités de genre dans le numérique.
Malgré les promesses de progrès, les femmes demeurent sous représentées, que ce soit dans les contenus diffusés ou les métiers exercés. Elles sont invisibilisées, caricaturées ou agressées dans le premier cas et insuffisamment formées ou recrutées dans l’autre.
L’étude note que « La filière numérique reste largement dominée par les hommes et en conséquence caractérisée par une forte culture sexiste. Seulement 29 % des effectifs du numérique en France sont des femmes en 2020 dont 16 % dans les métiers techniques et 22 % dans les postes de direction. »
Elle précise que le parcours éducatif, où la spécialisation genrée des filières écarte les filles des formations scientifiques ou technologiques, serait à l’origine de cette inégalité professionnelle.
Le HCE constate d’une « lenteur inexorable des progrès accomplis et le retard de la France. » Il propose les pistes d’amélioration suivantes :
- Introduire l’autoévaluation annuelle des plateformes au travers d’un rapport public annuel supervisé par l’Arcom ;
- Imposer des quotas de filles dans les lycées, ainsi que dans l’enseignement supérieur pour les filières du numérique, avec des programmes d’accompagnement, notamment de tutorat et de mentorat ;
- Créer un système de bonification dans Parcoursup pour les filles qui choisissent les filières numériques ;
- Transformer le système d’investissement par la mise en place de quotas genrés ainsi que par l’utilisation d’indicateurs genrés dans les rapports d’investissement ;
- Former les enseignant·es aux enjeux d’égalité femmes-hommes et introduire une nouvelle pédagogie dans l’enseignement des mathématiques et du numérique, en mettant notamment en lumière les opportunités professionnelles qui y sont liées ;
- Inscrire la proportion filles-garçons dans les critères des rapports RSE des entreprises pour les inciter à intégrer plus de femmes, des stages de 3ᵉ et de 2ᵈᵉ et des lycées professionnels, jusqu’aux contrats d’apprentissage et aux parcours de reconversion, dans les métiers du numérique ;
- Développer un système d’aides financières à la reconversion au numérique, supérieures aux autres aides à la reconversion, à destination des femmes qui se forment et des entreprises qui les recrutent.