Pêche. Une filière presqu’à l’arrêt
Après un difficile début d’année lié aux incertitudes du Brexit et aux nombreuses tempêtes, la filière pêche doit affronter la crise sanitaire. Les débouchés sont moindres du fait de la fermeture des cantines, des marchés, des restaurants, du confinement des consommateurs mais aussi de l’arrêt des exportations en Italie et en Espagne, 2 pays importateurs de la pêche française.
Résultat, les prix s’effondrent et malgré le soutien de la grande distribution, les pêcheurs se retrouvent avec des invendus. Qu’en faire ? Une partie a été congelée, l’autre transformée en aliment pour les fermes aquacoles. La moitié des produits vendus en grande distribution est conditionnée en barquettes pour être mis en libre-service. Là encore, la filière s’adapte.
Actuellement, une grande partie des bateaux reste à quai. Dans les Hauts-de-France et en Normandie, presque tous sont à l’arrêt tandis qu’en Bretagne, quelques bateaux résistent encore, dit Olivier Le Nézet, président du Comité régional des pêches – Bretagne. Ils se retrouvent eux aussi confrontés à la défection de leurs marins. Aussi, la filière demande à l’Etat « les moyens de sécuriser au maximum les équipages » (masques et prise de température avant embarquement).
Olivier Le Nézet le rappelle : « il n’y a pas d’interdiction à aller en mer. La vraie problématique, c’est une question de responsabilité par rapport à la possibilité d’infection d’un membre de l’équipage d’un navire ». Il indique également que 80 % de la flotte européenne est à quai.
L’union des armateurs à la pêche de France (UAPF) et l’Association nationale des organisations de producteurs (Anop) ont, dans un courrier envoyé à Emmanuel Macron, demandé des « mécanismes de soutien » des entreprises de la filière.