Pisa. Mise en lumière des inégalités sociales françaises
Angel Gurria, secrétaire général de l’OCDE a présenté les résultats de l’enquête internationale PISA, menée tous les 3 ans auprès de 600 000 élèves de 15 ans vivant dans 79 pays, pour évaluer leurs compétences en français, maths et sciences. La France « a une position honorable [dans le classement, se positionnant juste au-dessus de la moyenne des pays de l’OCDE] mais a « des faiblesses structurelles », annonce-t-il.
En effet, les inégalités entre les élèves les plus favorisés et les plus défavorisés ne se sont pas réduites depuis la précédente enquête. Les élèves issus des milieux défavorisés sont ainsi 5 fois plus nombreux que ceux des milieux favorisés à ne pas atteindre le niveau minimal en lecture. Ils s’autocensurent : 20 % des élèves issus de milieux défavorisés avec de bons résultats ne conçoivent pas de poursuivre des études supérieures. Les élèves issus des lycées professionnels « ont obtenu [en compréhension de l’écrit] des résultats inférieurs de 100 points à ceux des élèves des lycées généraux et technologiques » quand l’écart moyen est de 68 points dans l’OCDE. L’organisation internationale pointe aussi le fait que « les élèves les plus faibles sont plus souvent regroupés dans les mêmes établissements » que dans d’autres pays.
Eric Charbonnier, expert en éducation à l’OCDE le rappelle : « La France fait partie des pays les plus inégalitaires, avec le Luxembourg, Israël et la Hongrie ». Les inégalités sociales sont plus faibles au Portugal ou au Royaume-Uni, donc « il n’y a pas de fatalité ». L’OCDE invite la France à investir massivement dans la formation initiale et continue des enseignants, à investir dans les établissements défavorisés, dans les premiers niveaux d’éducation (maternelle et primaire)… pour y remédier.