Près de deux tiers des jeunes envisageraient de travailler dans le secteur de la transition écologique
Comment les Français perçoivent les emplois liés la transition écologique ? Les jeunes ont-ils les mêmes représentations que leurs aînés ? Quels sont les domaines qui les attirent ? Les jeunes formés dans des filières liées à la transition écologique arrivent-ils à s’insérer facilement dans le monde du travail ? Un sondage d’Opinion Way et une étude du Céreq donnent des éléments de réponse.
Publiée en 2023, l’enquête « Les Français et les métiers de la transition écologique », réalisée par Opinion Way pour l’Institut Supérieur de l’Environnement, montre que les métiers de la transition écologique attirent. Toutefois, certains freins ne permettent pas aux Français – dont les jeunes – de se projeter dans ce domaine d’activité.
48 % des Français envisagent de travailler pour la transition écologique
Parmi les Français qui n’exercent pas dans le domaine de la transition écologique, 48 % disent pouvoir envisager de travailler dans ce domaine. Un chiffre qui monte à 64 % chez les 18-24 ans. À la question « Travailler dans le secteur de la transition écologique représente un rêve pour vous ? », 27 % des Français répondent positivement. Pour les 18-24 ans, le taux s’élève à 38 %.
Chiffres-clés
81 %
des Français trouvent que les métiers de la transition écologique sont indispensables
48 %
pourraient envisager de travailler dans ce domaine
64 %
des 18-24 ans pourraient envisager de travailler dans ce domaine
43 %
se sentiraient plus épanouis dans un métier lié à la transition écologique
49 % chez les 18-24 ans
Les répondants affirment qu’ils n’ont pas choisi cette voie principalement par manque de connaissance des métiers liés à l’écologie, manque d’opportunités et/ou manque de formations adaptées. Ces taux sont plus élevés chez les 18-24 ans, notamment la connaissance insuffisante de ces métiers (38 %). Les répondants de cette tranche d’âge estiment aussi que le niveau de salaire de ces métiers ne leur convient pas (28 % contre 15 % tous âges confondus). Aussi, 26 % des 18-24 ans expriment – tout simplement – un manque d’intérêt pour ce domaine d’activité. Un taux nettement supérieur à la moyenne (15 %).
Deux tiers des jeunes, prêt à se former
Les 18-24 ans envisagent à 66% de suivre une formation pour se spécialiser dans les métiers de l’environnement. Ce chiffre est nettement supérieur à l’ensemble des Français (39%).
Quels sont les domaines d’activité qui attirent ?
Les domaines d’activité qui tenteraient le plus les Français sont l’eau (41 %), le gaspillage (40 %) et le recyclage des déchets (29 %). Ces aspirations diffèrent chez les 18-24 ans. Si les jeunes sont aussi majoritairement intéressés par les emplois liés à l’eau (40 %), les domaines liés à la pollution (32 %), à la dégradation de la biodiversité (27 %) et au gaspillage (27 %) sont pour, eux aussi, très attractifs.
L’insertion des jeunes dans les métiers « verts » et « verdissants »
Le Céreq s’est quant à lui intéressé à l’insertion des jeunes dans les métiers verts et verdissants. Publiée en septembre 2022, la publication « Quelles sont les trajectoires d’insertion des jeunes dans les métiers de la transition écologique ? » rend compte des relations emploi-formation et de la qualité de l’insertion des jeunes dans les métiers de la transition écologique. Elle restitue une enquête menée sur le parcours de la génération de jeunes sortis de leur formation initiale en 2010.
Aussi, elle s’inscrit dans le projet de recherche C>Terre, soutenu par un financement du Pic Dares.
En 2017, le volume des emplois « verts » chez la Génération 2010 était de 2 %. Un taux supérieur à la moyenne nationale, de 0,5 %. Les emplois « verdissants », quant à eux, concernaient 16,4 % de la Génération 2010 (contre 14 %, tout âge confondu).
Quelle est la différence entre « métier vert » et « métier verdissant » ?
Un métier vert désigne un « métier dont la finalité et/ou les compétences mises en œuvre contribuent à mesurer, prévenir, maîtriser, corriger les impacts négatifs et les dommages sur l’environnement (par exemple : agent d’entretien des espaces naturels, garde forestier, technicien chargé de la police de l’eau, agent de déchèterie…). »
Un métier verdissant, quant à lui, est un « métier dont la finalité n’est pas environnementale, mais qui intègre de nouvelles « briques de compétence » pour prendre en compte de façon significative et quantifiable la dimension environnementale dans le geste métier (par exemple : architecte, poseur en isolation thermique, responsable logistique, jardinier…). »
Les jeunes sont surreprésentés dans certains emplois verdissants, tels que :
- ouvriers qualifiés et agents qualifiés de laboratoire (agroalimentaire, chimie, biologie, pharmacie) ;
- dessinateurs en bâtiment, travaux publics ;
- ouvriers de l’exploitation forestière ou de la sylviculture ;
- ingénieurs et cadres d’étude et d’exploitation de l’agriculture, la pêche, les eaux et forêts ;
- directeurs de centres socioculturels et de loisirs ;
- techniciens d’exploitation et de contrôle de la production en agriculture, eaux et forêts.
Les formations environnementales donnent plus de chances aux jeunes d’accéder aux emplois « verts » et « verdissants » selon l’étude. Cependant, sur les jeunes de la Génération 2010 ayant suivi une formation liée à l’environnement, seuls 41 % d’entre eux occupaient, en 2013, une profession « verte » ou « verdissante ».